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Méprisé par ses camarades de lycée, un ado gothique, solitaire et tourmenté rédige sur Internet une histoire de vengeance virtuelle où il les massacre tous. Mais le texte est pris très au sérieux par les autorités, qui traitent alors son auteur comme un criminel en puissance. Poussée dans ses derniers retranchements, l’ambiguïté fondamentale du principe de précaution hérité du carnage de Columbine faisait encourir le risque d’un scénario binaire, voire manipulateur, qui en aurait masqué les aspérités humaines, sociales et politiques pour transformer son héros en martyr angélique et ses persécuteurs en démons haïssables. Rien de tel ici. Car si l’angoisse, la douleur et l’indignation remplissent ô combien leur contrat, c’est grâce au petit miracle d’un traitement tout sauf manichéen, et qui a l’intelligence de donner sa chance à chaque personnage, notamment lors d’une terrible et magnifique plongée en apnée dans une prison pour jeunes délinquants. Sensible, attentif et intègre, Blackbird transforme ainsi sa trompeuse lourdeur de bulldozer à thèse en une palette de nuances aussi riches que captivantes.
Toutes les critiques de Blackbird
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le calvaire que subit ce jeune homme (brillamment incarné par le débutant Connor Jessup) est un appel à se souvenir que la présomption d’innocence ne devrait pas être un concept dépourvu de sens. Ce film puissant a déjà été reconnu dans son pays. A la France de le découvrir au plus vite.
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Un plaidoyer intelligent et sensible pour le droit à la différence. (...) Un point de vue porté par d'excellents acteurs.
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Sean est interpellé et accusé de préméditer un massacre. Une lourde suspicion pour ce jeune homme qui a juste commis l’erreur d’être un peu différent, et dont les conséquences désastreuses sont exposées dans ce film indépendant canadien. Le réalisateur nous entraîne habilement dans la spirale infernale de ce personnage qui ne demandait pourtant qu’à être aimé.
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Du début à la fin de "Blackbird", la caméra adhère au point de vue du personnage principal, ce qui crée à la fois de l'empathie et de la tension. Allié à une excellente direction d'acteurs, y compris pour les rôles secondaires, ce dispositif opère avec succès.
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Réflexion pertinente sur les dérives sécuritaires et la peur de la différence dans une société uniformisée, Blackbird est une première œuvre percutante, voire révoltante, marquée par l’interprétation toute en contraste de son jeune interprète principal.
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Le cinéaste rend la maturation d'une pensée palpable et émouvante. Le jeune Connor Jessup l'aide grâce à son interprétation parfaite. Un joli film.
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Critique acerbe et organisée « du système » d'une part, Blackbird raconte aussi le combat d'un jeune solitaire souhaitant faire entendre sa voix et maintenir son intégrité dans un environnement complètement hostile. Et c'est ici qu'intervient le talent de Connor Jessup. L'adolescent canadien fait preuve d'une impressionnante maturité pour son jeune âge (seize ans lors du tournage) et livre une performance tout en retenue très convaincante.
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Abrupt et oppressant, ce premier long-métrage de Jason Buxton pose la question du principe de précaution dans le système judiciaire. Mais le film dépasse ce sombre propos pour trouver, par la grâce de son héros une belle lueur d'espoir.
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L'empathie avec ce héros magnifique est immédiate, ce qui accentue la puissance d'un film, dont on sort gorge et poings serrés.
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Le réalisateur insuffle à un récit très contemporain un romantisme altier, sans trace de mièvrerie, qui est affirmation de la liberté personnelle au-delà des déterminismes.
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Ce sont sans doute la sincérité et la colère avec lesquelles Jason Buxton a voulu transmettre son message qui donnent à son film une certaine naïveté, mais aussi un académisme pudique, rappelant par instants, dans son dépouillement, la rigueur d’un Alan Clarke dénonçant les mêmes maux sécuritaires dans Scum, voici plus de trente ans.
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Un premier film canadien impressionnant.
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Jason Buxton enchaîne les situations et fait un portrait au noir du délire sécuritaire de sociétés réfractaires à la différence, de l’ultramoderne solitude (les parents sont presque tous à côté de la plaque), de l’engrenage des systèmes judiciaire et pénitentiaire et du passage accéléré à l’âge adulte. S’il sème très vite beaucoup trop d’indices de la bonté de Sean, incapable de tuer ne serait-ce qu’un daim, par exemple, il trouve en la personne du jeune Connor Jessup, un acteur d’une puissance et d’une maturité exemplaires.
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"Blackbird" parvient à relier un drame judiciaire d'actualité à ses sources profondément humaines : la crainte de l'autre, le repli sur soi, et la solitude qui règnent dans nos sociétés modernes.
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Au-delà du fait divers fracassant et de la grande cause tonitruante, "Blackbird" a l’élégance de déployer ses ailes en silence.
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Un premier film imparfait, mais suffisamment riche pour qu'on surveille ce que le réalisateur nous réserve par la suite.
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Une chronique sensible et bien vue, qui n’évite pas certaines évidences, mais portée par le convaincant Connor Jessup.
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Face à ce portrait de mineur victime d’un engrenage judiciaire, on pense évidemment à Gus Van Sant – versant éphèbes blessés et désillusion adolescente. Blackbird nous entraîne sur les traces d’un jeune gothique canadien, Sean, tout juste arrêté par la police pour avoir fantasmé sur la toile le massacre de ses camarades de classe. Peu engageant dans sa première demi-heure, le film menace de s’enfermer dans une structure périlleuse : on alterne entre présent et passé, interrogatoires policiers et souvenirs naturalises, avec la crainte de voir le récit se perdre dans ce travail de circonvolutions et de mise à plat. Mais heureusement, le Rashōmon gusvansantien tant redouté n’aura pas lieu.
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Eloge plutôt convenu de la différence et des vilains petits canards.
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Injustement accusé d'avoir préparé une tuerie de masse façon Columbine, un ado canadien plonge dans un cauchemar juridique. Un film fort sur la paranoïa ambiante.