Toutes les critiques de Black Dynamite

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    L’idée de rendre un hommage amusé à la blaxploitation des années 70 était alléchante en soi. Hélas, Black Dynamite se heurte à un problème fondamental : on ne peut exagérer quelque chose de déjà énorme, à savoir un genre que ses excès (scénarios délirants, machisme impénitent, violence cartoonesque) apparentent déjà à la parodie. Scott Sanders devait donc choisir entre le pastiche et la surenchère parodique. Sa constante hésitation entre l’un et l’autre le fait échouer sur les deux tableaux. En empilant sagement tous les ingrédients du genre, il se borne à singer le style visuel et narratif de ses modèles, sans jamais leur arriver à la cheville. Après avoir provoqué quelques sourires, il finit très vite par agacer avec ses mauvaises excuses (« C’est nul mais c’est pour rire ») et ses effets faciles, comme ce faux raccord répété ad nauseam. Le résultat est mollement rythmé, moyennement drôle et franchement décevant.

Les critiques de la Presse

  1. Brazil
    par Cédric Janet

    Si Black Dynamite n'existait pas, il faudrait l'inventer. (...) Dieu que ça fait du bien ! Le film est drôle, rythmé, irrévérencieux, superbement mis en scène et interprété.

  2. Impact
    par Rurik Sallé

    (...) Black Dynamite, à mourir de rire, fait montre d'une connaissance impressionnante des codes du genre, et d'un amour sincère pour ce dernier. Ainsi, la péloche se pose, malgré ses imperfections, comme l'hommage ultime et intègre à la blaxploitation, et également au cinéma grindhouse. Motherfuckeeeeeer !

  3. Les Inrocks
    par Léo Soesanto

    Le détournement des conventions du genre (intrigue mince, facture d’épisode de Starsky & Hutch, héros sur-sexué) amuse beaucoup au début, patine un peu ensuite, bascule enfin dans le surréalisme le temps d’une visite à la Maison Blanche. C’est là que le film aurait pu aller encore plus loin dans son démantèlement des stéréotypes non seulement cinématographiques mais raciaux. Il préfère se hisser à la hauteur de ses modèles fauchés mais énergiques, où l’on était invincible parce que tout simplement funky.

  4. L'Express
    par Julien Welter

    Par son mimétisme minutieux, Black Dynamite a tout d'un film d'époque. S'il était sorti à ce moment-là, les références auraient d'ailleurs été plus compréhensibles que quatre décennies plus tard. Cet exercice de style brillant est réservé au cinéphile averti.

  5. A voir à lire
    par Camille Lugan

    (...) si cette explosion de paillettes et de coups de poings bien envoyés se fait sur le ton de l’humour et de la comédie, Black Dynamite n’est curieusement pas tout à fait une parodie. (...) Scott Sanders ne joue pas sur l’écart des images (celles d’aujourd’hui contre celles d’hier, le grotesque contre le sérieux), alors que le ton parodique se nourrit précisément des décalages et des collages ubuesques. Pour être post-moderne, encore faut-il considérer qu’il y a un « post », et Sanders s’amuse à faire « comme si » nous étions toujours dans une blaxploitation bien vivante et parfaitement reconnue sur la scène cinématographique.

  6. Télérama
    par Jérémie Couston

    Ce décorum vintage ne serait que platement parodique si la mise en scène ne rendait pas hommage, elle aussi, aux riches heures de la Blaxploitation. Fermetures à l'iris, gros plan sur des visages prononçant au ralenti des répliques vindicatives, musique soul, micros dans le champ, faux raccords, photographie délavée : difficile de deviner que ce film a été tourné en 2009. Manque juste le sous-texte « contre-culturel », qui donnait aux polars avec Pam Grier une (petite) dimension contestataire.

  7. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    La reconstitution est impeccable, du col pelle à tarte aux couleurs de la pellicule, en passant par les décors et le jeu approximatif voire anonné des comédiens. Cette parodie soignée, drôle, caricaturale sans excès nous entraîne à Harlem, au milieu de belles filles peu vêtues, de maquereaux emperlousés, de flics et de politiciens ripoux et de militants rigides. Le pastiche est de qualité et n’a d’autre but que d’amuser et d’inciter les néophytes à explorer ce courant seventies : il en reste quelques icônes (Pam Grier, la Jackie Brown de Tarantino ou Richard Pryor), et des musiques signées Isaac Hayes, Marvin Gaye, Curtis Mayfield ou James Brown qui valaient mieux que leur scénario.

  8. Rolling Stone
    par Caroline Vié

    Bien que Black Dynamite souffre de quelques baisses de rythme, il serait dommage de bouder son plaisir en crachant sur le potache !

  9. StudioCiné Live
    par Véronique Trouillet

    Ce film "100% dynamite" n'est qu'un pétard mouillé où le héros fume du stupide dealer à coups de 44 Magnum entre un entraînement de kung-fu et une séance de saute-au-paf.

  10. Les Cahiers du cinéma
    par Joachim Lepastier

    Loin de revivifier le genre, ce genre d'hommage laisse plutôt un arrière-goût d'anesthésie. Si l'on rajoute à cela l'amateurisme des combats live from nanarland, nous en arrivons à la regrettable conclusion que le kung-futisme est un je-m'en-foutisme.

  11. Fluctuat
    par Jérôme Dittmar

    Black Dynamite est donc un film d'époque en costumes, mais vu seulement au travers d'un prisme de surface, sans profondeur ni décalage, tout entier dans un recyclage maniériste comme seul tour de force. L'hommage est alors évident mais un peu court puisqu'il n'affirme que sa fascination, aveugle, décorative. La coolitude autoproclamée de Black Dynamite, sa volonté de réactualiser totalement la blaxploitation pour reproduire la jouissance d'un cinéma décomplexé trouve vite ses limites, tant le film bute sur son concept. Si dans la tradition la copie fut un exercice pour se mesurer aux maîtres, ici elle ne sert qu'à rendre définitivement stérile ce qui n'apparaît plus que comme un vague manifeste identitaire désuet.

  12. Le Monde
    par Jean-François Rauger

    Le film de Scott Sanders est une parodie de ce que l'on a appelé le cinéma de blaxploitation, un cinéma né dans les studios d'Hollywood au début des années 1970, mettant en scène des héros noirs et destiné à la communauté noire.
    Or ce qui était déjà, non pas parodique, mais en tout cas "décalé", fortement ironique, baigné, de façon consciente, par toute une nouvelle sous-culture (la musique soul, les films asiatiques d'arts martiaux) fait ici l'objet d'une parodie.
    Il est difficile, dès lors, de ne pas avoir le sentiment d'être face à une redondance stérile qui fait que l'accumulation de gags et de trouvailles n'efface pas une impression de progression laborieuse et stérile.

  13. Libération
    par Bruno Icher

    (...) outre ses vertus poilantes, Black Dynamite est aussi une démonstration en creux que l'âge d'or de la blaxpoitation fut finalement la seule époque au cours de laquelle un cinéma afro-américain a vraiment existé. Et ça, près de quarante ans après le fondateur et hargneux Sweet Sweetbacks's Baadassssss Song de Melvin Van Pebbles. C'est nettement moins drôle.