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Instable, indécise, incompétente, apathique… Portrait-robot de la "lose" affective et sociale contemporaine, Ana a tout pour énerver. Et pourtant non. Ana captive, Ana amuse, Ana bouleverse. Dès les premières minutes, un plan-séquence où elle fi nit par se prendre une dégelée professionnelle à en décoller le papier peint, le beau visage grave de l’actrice Salomé Richard et le regard que porte sur elle la cinéaste Rachel Lang instaurent une curiosité dont le pouvoir d’attraction ira crescendo jusqu’à la toute dernière – et tuante – image. Entre pur burlesque, bonté chevillée au cœur, ardeur des corps et surréalisme libérateur, c’est avec un élan de cinéma plein de personnalité que le fi lm impose un des personnages les plus attachants, de mémoire récente. Dernier volet d’un triptyque inauguré par deux courts métrages, Baden Baden hurle pourtant à la saga. À bientôt, Ana ?
Toutes les critiques de Baden Baden
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Et le premier long métrage de Rachel Lang (joli nom pour une cinéaste) est un bien beau film, plein de vie, d’entrain, de burlesque, d’humour malgré la tristesse naturaliste du monde, avec des beaux personnages qui s’aiment et se détestent dans la chaleur de l’été alsacien.
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A l’errance du personnage qu’il suit, le film oppose un art consommé du contrôle du désordre.
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La singularité de Baden Baden, le plus accompli des trois films, tient sans doute au projet idéologique et esthétique du film, celui d’inventer autant que faire se peut un individu hors des normes sexuées et des stéréotypes.
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Le film parvient, à travers le jeu toujours espiègle de Salomé Richard, à retranscrire la gaieté optimiste propre à la saison tout en confrontant l’héroïne à des épreuves véritablement physiques dont la violence et la pénibilité éprouvent sa force et la menacent constamment de destruction.
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Guidé par son intuition lumineuse, capable de produire de superbes images entre une cuisine et une salle de bains, le film contourne les clichés et affirme une patte sensible.
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Mission accomplie grâce à des dialogues farfelus et des situations inattendues qui rappellent l'humour burlesque de Bruno Podalydès, bricolage d'une douche à l'italienne compris.