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Au Sénégal, il arrive encore que la mort annonce sa venue. De retour au pays après un exil américain, Satché doit ainsi faire ses adieux à la vie. Progressant par bulles poétiques sous forme de longs travellings éthérés, le troisième long métrage d’Alain Gomis est une ode plus sensuelle que morbide à la beauté du monde, à ses couleurs, à sa musicalité et à sa drôlerie parfois absurde. Certaines pastilles graphiques tutoient le sens burlesque de Tati, avec, en guise de M. Hulot tragique, le slameur Saul Williams à contre-emploi dans un rôle de taiseux.
Toutes les critiques de Aujourd'hui
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Alain Gomis signe une oeuvre sensorielle, dépourvue de récit rassurant mais structurée, accessible, bien vivante, pétrie de sentiments universels pris sur le vif dans l’énergie solaire de Dakar, tendue sur des questions auxquelles personne n’échappe.
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Magnifique interrogation ouverte sur l’identité, Aujourd’hui mérite tous les égards. Et quand la gravité se drape de rêve pour dire la place de la mort dans la vie, le cinéma devient un instrument magique
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Il ne faut pas chercher à tout comprendre du film d'Alain Goms, surtout pas. Ne pas guetter l'image d'après. Oublier l'impatience, la précipitation, les brusqueries de scénario. Ensuite, lâcher prise. Et s'abandonner à la magie.
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Un film métaphysique, d'une puissance sensorielle rare.... magnifique fable initiatique.
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Le troisième film d’Alain Gomis (« l’Afrance ») est une réussite. D’abord pour son scénario qui, assumant le choix toujours risqué de la fable, concilie superbement le réalisme politique et social ainsi que la poésie de la parabole. Ensuite pour sa mise en scène, qui confère à l’ensemble un mystère, une sensualité, une force de vie et une beauté mélancolique qui sont celles d’une Afrique meurtrie mais fougueuse, contemporaine et intemporelle.
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Vous aussi, vous avez soupé de la fable et de sa petite morale tout sourire qui se croit originale en ne jugeant rien ni personne, évitant au passage quelque exigence que ce soit pour la complaisance facile qu'on n'osera pas critiquer au risque de passer pour un blasé amer. L'ode à la vie avant la mort, on ne vous la fait plus. Et pourtant si. Sans prétexte, sans sous-texte, le motif fait peau neuve avec Aujourd'hui.
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Gomis ne délivre pas de discours particulier sur l’état du cinéma, mais il démontre qu’on peut immerger une figure mythique dans le monde réel pour lui donner un sens nouveau. Lui insuffler une énergie désordonnée et swinguante.
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On peut confusément songer au récent Oslo 31 août, de Joachim Trier, autre chant d’amour urbain et fiction du dernier jour à vivre. Si, à la différence de l’élégie norvégienne, tout dans Aujourd’hui résiste à la tentation spleenétique, les deux films ont en partage cette manière de faire résonner le plus infime tremblement de la ville dans leur personnage, figures d’hommes creux en corps à corps avec le vivant, que chaque silhouette croisée, chaque paysage arpenté, semblent éclairer d’une autre lueur et venir remplir de leur irradiant écho.
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Avec ce voyage intérieur, en suivant Satché, un jeune Africain qui sait qu’il va mourir dans la journée, Alain Gomis signe une œuvre bouleversante, belle et douce, d’une grande intensité spirituelle.
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Alain Gomis nous livre un film plein d'une douce énergie, celle de l'Afrique qui va son chemin autrement, loin de l'Occident, et qu'il faudrait parfois savoir écouter.
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Il faut pour atteindre une telle simplicité d'expression – jusqu'à l'indicible des derniers mots que s'échange le couple dans le silence du soir – une grande confiance dans la force d'immersion d'un cinéma tenant à la fois de la transe et de la chronique documentaire. Gomis fait du réinvestissement presque magique de la rue et de la ville (...) la question centrale de son indépendance de cinéaste.
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Prenant le contre-pied des films (ou séries) de fin de vie prétexte au grand déballage d'audaces narratives, "Aujourd'hui" opte pour l'anti-spectaculaire. (...) Filmer des sensations, telle est la tâche que se fixe Alain Gomis. Car l'intériorité, chez ce cinéaste (...) n'est jamais affaire de psychologie, mais de perception.
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La caméra d'Alain Gomis imprime le réel avec modestie. (...) A charge pour le spectateur de lâcher prise et d'accepter la beauté brute mais linéaire de cette troublante poétique urbaine.
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Selon un rituel ancestral, Satché, jeune père de famille à Dakar, a été choisi pour... mourir, le soir même. Cette journée sera sa dernière. Un cauchemar ? Un vertige plutôt. La balade, voyage entre rêve et réalité, offre un défilé d'images, de souvenirs et de sensations, qui laissent entrevoir une forme vaporeuse et paisible d'acceptation.
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Si le film ne parvient pas à entretenir, sur toute la durée, cet état d'apesanteur poétique, l'étrangeté de l'expérience vaut amplement le détour.
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Pour son troisième long métrage, Alain Gomis offre un voyage allégorique, intime, dans un temps suspendu, séduisant mais sans réelle émotion.
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Le film souffre du manque de charisme de l'acteur Saul Williams. Très vite, l'histoire se met à errer.