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Derrière le conte, Bacri et Jaoui font le compte des croyances et parlent d’amour. Une bonne fée, une princesse rousse, un prince musicien, un homme aux yeux de loup, un roi de l’industrie... Film choral doux-amer, drôle et réjouissant, sous-tendu par les histoires de notre enfance, le nouveau scénario écrit par le couple est la quatrième réalisation d’Agnès Jaoui. Au bout du conte retrouve la veine et la verve du Goût des autres, étudiant cette fois deux générations. D’une fluidité gracieuse, passant de l’image figée (telle une peinture dans un livre illustré) au mouvement, du singulier au pluriel, il capte l’air et l’humeur du temps et propose des dialogues savoureux sur la mort ou sur les enfants. Fustigeant au passage les croyances (la voyance, les rêves, les signes, Dieu...), il en sauve une, l’amour, sous toutes ses formes : romantique, charnel, maternel, égoïste, inconditionnel... Habités par des comédiens épatants, dont la jeune Agathe Bonitzer, la trop rare Dominique Valadié et la lumineuse Valérie Crouzet, tous les personnages (une bonne douzaine) s’incarnent. On les connaît, on les reconnaît.
Toutes les critiques de Au bout du conte
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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« Au bout du conte » est le plus beau film d’Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri depuis « Le goût des autres ». Une chose est sûre, ces deux cinéastes ont trouvé avec ces contes une très belle histoire de cinéma dans laquelle un jeune homme se prend pour Cendrillon et perd sa chaussure dans une fuite. Jaoui et Bacri, deux virtuoses qui vous murmurent doucement : « Il était une fois nos vies »…
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À travers une histoire d’amour, ce film parle de la vieillesse, de la mort, de la foi et de la culpabilité avec humour et légèreté. Ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’il est signé par le tandem Bacri/Jaoui, enfin réformé à l’écrit et à l’écran avec Agnès Jaoui en marquise compatissante et Jean-Pierre Bacri en patron d’auto-école angoissé par la date supposée de sa mort. Le duo signe une fable réjouissante qui reprend à son compte les ingrédients des contes, et dont on ressort heureux, après de nombreux fous rires.
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Pour sa quatrième réalisation, et sa neuvième collaboration au scénario avec Jean- Pierre Bacri, Agnès Jaoui signe son film le plus drôle en actualisant quelques figures classiques des contes de notre enfance. Par la grâce de sa plume magique, la mort, la perte des illusions et les conflits familiaux deviennent autant doccasions de rire, avec d'autant plus de plaisir que ces sujets prêtent plutôt à pleurer. Pour les comédiens, la partition est belle, riche, délicate, en un mot magique. Et, une fois de plus, en grincheux magnifique, Bacri est princier.
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À ce petit jeu tout sauf anodin, remarquablement écrit et mis en scène, c'est une nouvelle fois Jean-Pierre Bacri (Pierre) qui sidère le plus. Emmuré dans ses ronchonnements, incapable de donner à ceux qu'il aime autre chose que du fric, pitoyable et touchant, l'acteur interprète un des rôles les plus passionnants de sa carrière, ce qui n'est pas exactement rien.
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Faut-il croire à l'amour, voire au prince charmant ? Et sinon, en quoi peut-on encore croire ? Quatrième film d'Agnès Jaoui, et nouveau portrait de groupe imprégné de l'air du temps, caustique et sensible. Une superbe brochette d'acteurs, dont Jean-Pierre Bacri, hilarant.
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Mine de rien le couple Jaoui / Bacri se forge une filmo racée qui tient la dragée haute à tout un pan du cinéma français. Et au bout du conte met encore la barre un cran au-dessus.
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Les situations sont bien vues, les personnages attachants et les dialogues impeccablement écrits. Les tentations fantastiques traduisant l'intemporalité et la fascination encore vivace des contes comme la confrontation douloureuse au réel sont ironiques et originales dans un contexte a priori dépourvu de fantaisie.
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Une merveille d'écriture et de liberté romanesque pour ces duettistes, qui nous redonnent envie d'aimer le cinéma français. A la folie.
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Pour ce sixième film écrit ensemble, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri ont mis de l’assouplissant dans leur radicalité ; quoique chassez le naturel il revient au galop, ils se rattrapent en une phrase, au tout dernier plan.
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On retrouve dans ce film choral la petite musique souvent caustique des Bacri-Jaoui du "Goût des autres". Mais la forme est plus libre et les nouveaux visages convoqués à ce grand bal de la vie nous ont emportés.
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Un conte foutraque sur la forme, transcendé par un Bacri à son meilleur.
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Malgré quelques signaux surlignés, le dernier Jaoui est comme d'habitude : intelligent et drôle.
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Au bout du conte fait rire, penser, verser une petite larme : c'est un plaisir de cinéma.
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Bacri se montre irrésistible en beau-père ronchon et Jaoui l'est tout autant en conductrice récalcitrante. Résultat : ils sont le meilleur du film, au point que l'on regrette que l'intrigue les cantonne au rang de personnages secondaires.
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Comme avec Sautet ou Woody, on ne va pas voir leurs films pour assister à une révolution esthétique copernicienne mais pour le plaisir de la reconnaissance du même, épicé de petites variations. Ce contrat-là, Au bout du conte l’honore parfaitement.
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Destin, hasard et libre arbitre, sens aigu de l’observation des êtres, art consommé de l’esquisse : tout ce qui fait la richesse du cinéma d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri se trouve ici malaxé, dans une histoire aussi foutraque que plaisante.
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La fée, l'ogre, la sorcière, le prince (Arthur Dupont) et la princesse (Agathe Bonitzer) : ils sont tous là dans cet entrelacs de contes modernes tissé avec une énergie et un plaisir communicatifs par Agnès Jaoui.
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On rit beaucoup, jaune parfois, malgré cette fâcheuse habitude du couple à vouloir multiplier les personnages et les situations au risque d’étirer un peu le film au-delà du raisonnable (1h50). Bref, "au bout du compte", les aficionados de ce duo légendaire du cinéma français des années 90 ne seront pas déçus. En tout cas nous, nous ne l’avons pas été !
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En proposant une réactualisation des contes façon XXIe siècle, teintée du regard désabusé d’un adulte qui a passé l’âge d’avoir foi en un grand amour tout beau et tout rose, Jaoui parvient à un juste équilibre, faussement bon enfant, qui, sans chercher trop loin, s'avère léger et enthousiasmant.
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Si Jean-Pierre Bacri continue de râler, Agnès Jaoui joue une bonne marraine à la maladresse touchante. Agathe Bonitzer et Arthur Dupont apportent une touche de romantisme
bienvenue, tandis que Benjamin Biolay campe un Grand Méchant Loup redoutable. -
Six ans après « Parlez-moi de la pluie », Agnès Jaoui revient avec une comédie chorale qui se joue de l’esthétique des contes et cible en vrac refus de s’engager, deuil des illusions, superstitions naïves et sentimentalisme creux. Excellent programme que les références précitées parfois pesantes et un laborieux spectacle scolaire viennent entraver. Mais les « Jabac », comme les surnomment Alain Resnais, ont de la ressource, de l’humour, un art du contre-pied dans les dialogues qui laisse la concurrence sur le flanc. Bacri, un pur génie, ne devrait jamais quitter l’écran.
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Le duo de scénaristes en profite pour s'offrir de beaux rôles. Et si ce film a moins d'ampleur que leurs précédents, on éprouve toujours beaucoup de plaisir à retrouver le ton si personnel de leurs comédies. Le principal étant qu' « Au bout du conte », on y trouve le nôtre.
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Tout compte fait, la dernière réalisation d’Agnès Jaoui, Au bout du conte, coécrite avec son compère historique Jean-Pierre Bacri, ne véhicule plus la sympathie des films qui ont fait leur succès critique et populaire. Les deux auteurs ont vieilli et livrent un ensemble moins pétillant et nettement plus stéréotypé.
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La nouvelle comédie d'Agnès Jaoui joue avec les figures de l'imaginaire et de la croyance. Charmant, mais brouillon.
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Il est difficile de savoir pourquoi, en dépit de la multiplicité des personnages et des seconds rôles (dont Benjamin Biolay, parfait en prédateur torve à mèche), la morosité de fond plane là où un Woody Allen, avec des ingrédients équivalents et sans guère se forcer sur les prouesses de mise en scène, apporte une jubilation communicative.
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Une énième fable chorale (...) Une fantaisie sous cloche, froufouteuse où même l'inévitable Bacri n'apparaît que comme sa propre caricature des Guignols. Si Agnès Jaoui sait filmer le poids des années sur sa personne, son cinéma de salon n'en apparaît que plus figé dans un non-lieu presque indécent de vacuité.