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L’année dernière, le film Senses (et sa durée XXL, plus de 5 h) avait été un choc et le nom du Japonais Ryusuke Hamaguchi s’est vite retrouvé sur toutes les lèvres. La présence de cet Asako I & II, en compétition à Cannes, est venue valider la reconnaissance de ce disciple de Kiyoshi Kurosawa. Comme chez son aîné, le fantastique vient contaminer un réel et perturber la vie d’êtres à fleur de peau. Ici, une jeune fille voit son amant disparaître du jour au lendemain avant de revenir sous une autre identité, à moins qu’il ne s’agisse d’un sosie. Le scénario ne fait pas de cette étrange ressemblance un suspense censé démasquer un éventuel usurpateur, mais va ausculter les mystères de l’amour et du hasard. La mise en scène aussi gracile que précise donne à ce drame amoureux des allures de rêve éveillé. Il est temps d’ouvrir tous ses sens.