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C’est donc ça, le scandale Von Trier. 1h44 qui fonce à coup de boutoir vers les entrailles humaines (et une conclusion un peu conne), un film qui multiplie coups de marteau sur la bite, perçage de tibia et cisaillage de vagin… Le Danois est de retour et Cannes vient de se faire renverser. Reprenons : Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe sont en train de baiser quand leur bébé se lève et passe par la fenêtre. Prologue en Noir et Blanc, sur une musique de Haendel (vous voyez le niveau). S’ensuivent quatre chapitres qui vont crescendo dans l’horreur et le deuil terrifiant de la femme. Terrifiant parce que pour la soigner, Dafoe entraîne Gainsbourg dans leur maison perdue dans la campagne. A peine le temps d’ouvrir la porte et c'est parti pour un festival d’horreur, entre torture méthodique et épouvante fantastique, toujours sur le fil du rasoir et à fond la caisse. Bonne nouvelle, Von Trier a retrouvé son cinéma d’alchimiste baroque, crépusculaire, explosant tout ce qui constitue les conventions du film de genre. Mauvaise nouvelle, son film placé sous le patronage de Bergman et Tarkovsky commence par une heure de psychanalyse de couple avant de sombrer sous l’hémoglobine et la violence façon Eli Roth (l’acharnement glacial) ou Haneke (le voyeurisme et la complicité du spectateur), ces cinéastes naviguant dans des eaux bien balisées pour remuer l'estomac et les méninges. Antichrist pêche donc par ses délires manipulateurs et ses excès lassants. Un critique parlait de film-stimulus, et c’est exactement ça : un truc fait pour choquer, susciter le rejet et l’hystérie (« le pire pour moi ce serait que mon film ne provoque rien » confiait-il en interview). Alors impossible de détester radicalement ça (c’est assez sublime par moment et la scène d’onanisme inoubliable), mais impossible d’adhérer à la bêtise du propos (Strindberg et Bergman pour les nuls). LVT raconte partout qu’il a fait le film pour sortir de dépression. Rassurez-vous, il va mieux : il est revenu foutre la merde.
Toutes les critiques de Antichrist
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Houleusement accueilli à Cannes lors de la projection de presse, AntiChrist provoque un rejet d'autant plus radical qu'il captive. La somptuosité du style, la beauté des images, la générosité de Charlotte Gainsbourg aimantent. Plus complexe qu'il n'en a l'air, et totalement insaisissable, AntiChrist est en même temps un film d'une sincérité sans faille.
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Antichrist est un film souvent répugnant, à dessein. C'est aussi un acte de bravoure, l'oeuvre d'un artiste qui affronte son démon, la misogynie, et sort vaincu de ce combat.
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On est bluffé par les premières images d'une beauté plastique époustouflante. Mais la dernière heure du film va se révéler aussi fumeuse, dépressive, incohérente, misogyne, violente, horrifique et ridicule, que le cerveau du réalisateur, en piètre état depuis qu'il est lui-même en thérapie. Emasculation, excision, masturbation sont les sommets de cette bien confuse entreprise.
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Il a toujours manqué à Lars von Trier – sauf dans Les Idiots, peut-être – la profondeur d'un Bergman, auquel il voudrait tant ressembler. Et le mysticisme d'un Tarkovski. Son cinéma (...) est original, inventif, politiquement engagé, si l'on songe à Dogville et à Manderlay. Il est, aussi, tout encombré de trucs toc et de lourdeurs. Le souffle y est, mais pas l'ampleur. A force de noirceur ostentatoire, le simplisme y règne...Il serait injuste, néanmoins, qu'après une série de triomphes boursouflés (une Palme d'or pour Dancer in the dark, tout de même !) Lars von Trier se fasse massacrer pour son film le plus épuré (un homme + une femme + la forêt de leurs fantasmes). Le plus cinglé, aussi : avec d'insolents moments gore (...) Avec Antichrist, Lars von Trier reste un piètre penseur. Mais, contrairement à tant d'autres, il pense. Enfin, il fait tout pour...
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Déversant ses fantasmes et ses phobies dans le chaudron des sorcières de Michelet, Lars Von Trier le flippé s'offre une psychanalyse cinématographique par laquelle il tente d'aller mieux en nous rendant malades... d'ennui.