-
1990. Martha, 70 ans, vit à Ibiza. Ayant quitté l’Allemagne après guerre, elle ne veut plus s’exprimer dans sa langue natale. L’arrivée de Jo, jeune DJ venu de Berlin, va révolutionner sa vie... Situé dans la même maison idyllique que "More" (1969), le premier long métrage de Barbet Schroeder, "Amnesia" suit deux voies. L’une conte l’attirance entre deux êtres différents, Marthe Keller et Max Riemelt incarnant la situation avec délicatesse. Dans l’autre, le génial Bruno Ganz, qui joue le grand-père de Jo, vole la vedette dans toutes les scènes révélant, pourtant lourdement, la vérité sur ses agissements durant la guerre. Les deux parties cohabitent mal, mais la sincérité de l’ensemble est palpable.
Toutes les critiques de Amnesia
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Un film d’apaisement et de réconciliation, regorgeant de souvenirs.
-
Ce film très personnel de Barbet Schroeder passe par une mécanique narrative un peu évidente, mais il est illuminé par la beauté d’une nature paradisiaque et l’émotion brute de ses comédiens.
-
Magnifique mise en abîme des douleurs d’un peuple en mutation, les Allemands des années 1990, "Amnesia" porte un regard nouveau sur la cicatrisation (impossible ?) et la fuite, plus ou moins nécessaire, plus ou moins assumée.
-
Ce qui est beau dans ce film, c’est de parvenir à faire entrer un sujet aussi vaste et lourd que l’histoire de l’Allemagne au XXe siècle dans la simplicité dépouillée d’un petit théâtre de verdure, sans grands effets de manche et de mise en scène.
-
Tout dans "Amnesia" évoque "More", premier film de Barbet Schroeder, œuvre charnière de l’esthétique hippie où, dans les vapes de la drogue, planait déjà l’ombre du nazisme à peine achevé.
-
Dans le rôle de Martha, Marthe Keller rayonne au-delà de toute expression, au point de presque reléguer au second plan le soleil d’Ibiza, auquel pourtant les images de Luciano Tovoli, somptueuses, rendent justice.
-
Touchant, mais trop désuet pour convaincre.
-
On aime l'idée, presque hitchcockienne, de Barbet Schroeder, d'introduire avec lenteur le ver dans le fruit, de faire sourdre la noirceur du passé dans des lieux paisibles (...) En revanche, sa tentative d'effacer les tourments du monde par la musique tourne court.
-
Une histoire parfois fastidieuse.
-
(...) un scénario cousu de fil blanc (les secrets douloureux liés à la Seconde Guerre mondiale de son héroïne trop vite éventés) et une réalisation paresseuse confirment que, à l'image de Wim Wenders, Schroeder est plus à son aise dans le documentaire que dans la fiction.
-
Un film personnel qui souffre de quelques aspérités, de maladresses conceptuelles mais dont les questions soulevées résonneront encore longtemps dans notre esprit.
-
Sous couvert de la chronique douce d’une amitié hors norme dans les îles espagnoles, Barbet Schroeder aborde de manière inédite le passé allemand et sa mémoire.
-
Ce drame, au charme un brin suranné mais rehaussé d’une jolie photo, suscite une réflexion pertinente sur le poids du passé, et la façon dont chacun s’en accommode.
-
C’est au niveau de la mise en scène que le drame vacille : le cachet désuet de l’image, le jeu théâtral des acteurs, le scénario sans surprise, l’absence d’émotion et surtout une dissonance générale qui accentue le décalage et plonge le spectateur dans une perplexité absolue.
-
Même la mise en scène de Barbet Schroeder, la photographie de Luciano Tovoli et le montage de Nelly Quettier ne sauvent pas "Amnesia" du franc embarras qu’il suscite. Le mieux est sans doute d’oublier au plus vite ce naufrage regretté mais total.