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Surprenant de sobriété malgré sa sophistication, American gangster se concentre sur le subtil jeu de contrastes et de paradoxes qui, au fil d'un habile montage parallèle, prépare à l'inexorable rencontre entre deux personnages exceptionnels. La conclusion est d'autant plus satisfaisante qu'elle est vraie. Dans son genre, l'un des meilleurs films de l'année.
Toutes les critiques de American Gangster
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Les deux héros d'American Gangster ont en commun le sens de la morale et le goût du travail bien fait. Un peu comme Ridley Scott. Décomplexé par son scénario vintage, il s'applique à copier aussi le style des films de l'époque. Jusque dans la BO, clin d'oeil aux films de la Blaxploitation (la chanson du film Meurtres dans la 110e Rue, déjà utilisée par Tarantino dans Jackie Brown...). Après avoir dépoussiéré le péplum (Gladiator) et le film médiéval (Kingdom of Heaven), Scott ressuscite le polar seventies. Vous n'aimez pas les madeleines ?
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Après plusieurs films inégaux, Ridley Scott replace la barre au sommet du thriller américain. Son film roule à un train d'enfer sur les rails de Scorsese, De Palma et autre Coppola. Les références ont beau être présentes, le réalisateur ne se borne pas pas à mettre son savoir-faire au service d'un sous-produit "à la manière de". Au contraire, il nous plonge dans le Harlem des années 70 pour mieux se livrer à une introspection sociale et politique de son pays.
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On n'avait pas vu un film aussi brillant depuis Les Affranchis de Scorsese. Avec sa mise en scène nerveuse et élégante, Ridmey Scott orchestre un jeu du chat et de la souris passionnant où il confronte un flic teigneux à un dealeur manipulateur. Il tacle au passage une Amérique en crise, entre police corrompue, guerre du Vietnam et racisme.
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Ces destins vont se croiser le soir du combat de boxe Ali-Frazier, mise en abyme magnifique et prémisse d'une superbe chasse à l'homme. Dans le rôle de l'arbitre et metteur en scène de ce match de gladiateurs de l'écran, Ridley Scott est au sommet de son art. Un film musclé qui cumule punch et panache.
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Pas assez masqué, cet esprit didactique finit par peser sur cette entreprise de divertissement, l'empêchant de se hisser à la hauteur de ses modèles. Mais l'appareil du cinéma à grand spectacle - les acteurs qui s'en donnent à coeur joie (aux rôles principaux, il faut ajouter Josh Brolin en flic pourri jusqu'à la moelle), la photo suprêmement élégante d'Harry Savidès, la bande originale faite de succès soul et funk - fonctionne à plein régime, même si la pente est contre lui.
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L'ombre des Incorruptibles, French Connection, Serpico et autres grands classiques du genre plane sur cette saga noire sublimée par le bras de fer de deux pointures : Denzel Washington et Russell Crowe, impériaux. Sec, nerveux et passionnant, American Gangster tutoie les plus hauts sommets du polar.
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Sous les habits d’un thriller classique, à la manière de Michael Mann dans « Heat », Ridley Scott oppose deux personnages, solitaires et outsiders, emblématiques d’une époque charnière : un mafieux noir qui prône les vertus du travail et de la famille, qui veut en croquer comme les blancs, et un policier mis au ban de sa profession pour avoir rendu le million de dollars trouvé dans la voiture d’un truand. Exit la lutte pour les droits civiques, adieu le flower power et les idéaux grandioses, bonjour la corruption policière généralisée (cf « Le prince de New York » de Sidney Lumet), le merdier vietnamien qui permet les enrichissements les plus audacieux, sans plus de respect pour les morts, la société du fric. La réalisation de Ridley Scott, sans emphase, presque sèche, est d’une grande efficacité : d’abord dans le traitement de l’information, (les rouages d’un trafic incroyable entre le Vietnam et les Etats-Unis via les soldats engagés), qui rappelle le « Casino » de Scorsese, le rythme du thriller et dans les caractères de ses héros de l’ombre.