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La musique adoucit les moeurs, mais l’horreur ? Grand Prix du public à Berlin, ce mélo douloureux dissèque façon Lelouch (éclatement de la structure narrative, grands sentiments qui dégoulinent de tous les plans) la manière dont deux êtres tentent de survivre à ce que le destin peut leur réserver de pire. Pas de panique : Félix Van Groeningen, le réalisateur de La Merditude des choses, choisit de s’éloigner du pathos – comme de la cuite carabinée – pour préférer l’émotion funambule et l’ode à la vie, malgré tout. Impossible de ne pas penser à La guerre est déclarée, mais dans une version belge et bluegrass. Parce que ce qui transcende vraiment ce film, c’est bien la musique, une country stratosphérique qui devient le meilleur moyen de ne pas se faire bouffer par la gravité et de continuer à vivre.
Toutes les critiques de Alabama Monroe
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un film qui, par son alchimie unique de thèmes et d'airs, pourrait bien devenir un classique.
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Un suc amer pour un film assez magnifique, même si les émotions qu'il génère tournent parfois à l'épreuve, faisant penser à une version hard de La guerre est déclarée de Valérie Donzelli.
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Bien plus qu'un équilibre, on tient là un miracle en marche qui enchante, broie, émerveille, terrasse. Et laisse le spectateur à recoudre son coeur.
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par Aurélien Allin
Une construction en puzzle surprenante qui fait montre d’une fluidité remarquable. Ou comment la forme sert le fond, ALABAMA MONROE relayant via cette narration heurtée le caractère profondément aléatoire de l’existence humaine, faite d’une succession d’accidents et de hasards. Un vrai petit miracle de cinéma.
Une épopée musicale qui n'a pas fini de faire pleurer les spectateurs.
Film bouleversant qui arrache des larmes, Alabama Monroe, à la photographie remarquable, possède une lumière et un ton singuliers, à la croisée entre l’Amérique et le pays flamand, la romance et le drame, la légèreté et la noirceur.
D’instants de grâce en excès de zèle, il est porté par une bande-son à tomber et deux comédiens terrassants de justesse et de cinégénie.
De la magie de la rencontre, au poids de la culpabilité, à cette chimio qui ne prend pas, le réalisateur alterne entre la grâce et le désespoir, tout en nous livrant une partition musicale d'une rare beauté.
Un film esthétique porté par de formidables acteurs (mention spéciale pour Veerle Baetens, qui interprète Élise) et rythmé par une bande originale magnifique.
Saluons les exceptionnelles interprétations de Johan Heldenbergh et Veerle Baetens qui interprètent admirablement les chansons et apportent à leurs personnages respectifs une rare intensité. Ce film trouvera certainement le chemin de vos sentiments les plus nobles, la chose n'est pas si fréquente en ces temps au cinéma.
L'interprétation emplie de sincérité et de justesse compense les maladresses et la maque de subtilité du scénario, la construction non-linéaire du film apparaissant comme une béquille à mesure que l'histoire perd de sa force.
En fragmentant la chronologie, Felix Van Groeningen semble vouloir battre en brèche l'émotion. Il la travaille, au contraire, en profondeur : peu à peu, Alabama Monroe prend son envol, brise le cadre d'une dramaturgie qui enfermerait ses personnages dans le mélo.
Ce film intense et déchirant, dont la trame rappelle celle de « La guerre est déclarée » de Valérie Donzelli, dépeint avec une sensibilité extrême, parfois proche de l’insoutenable, le combat et les errements d’un couple face à la maladie d’un enfant, jusqu’à sa lente désintégration.
(...) tout n’est pas à jeter dans Alabama Monroe. Malheureusement quand vient l’écran noir et le mot « fin » qu’on y devine (...) il semble tout à coup qu’Alabama Monroe n’a été qu’un emballement répétitif de bonnes idées bien stylisées, une fuite en avant trop rapide.
De fait, la seule réussite du film sont les concerts, interprétés par les protagonistes eux-mêmes. Le reste n’est que chantage à l’émotion au carré.
La Mertitude des choses ne suffira pas à faire aimer le nouveau film du Belge Felix van Groeningen, Alabama Monroe, dont notre correspondant breton a dit des choses désagréables (en celte) avant de s'enfuir pour la nébuleuse d'Orion.
Sur l'image comme sur le reste, Felix van Groeningen en fait souvent trop. Sa caméra bouge trop, la chronologie bouleversée l'est trop, ses dialogues - peut-être formidables au théâtre - sont trop lourds de mots. La discrétion n'a jamais été son fort, et pourtant les plus beaux moments de son film correspondent à ceux où les silence est autorisé.