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Déconstruit à la façon des films de González Iñárritu, faisant se succéder les points de vue des trois protagonistes, 1 Journée montre comment le hasard, un regard, des impressions déterminent nos actes pour le pire ou pour le meilleur. La mise en scène est à l’avenant : un angle de vue ou un contrechamp qui diffèrent, sans compter les petits décalages temporels, et tout le film est remis en perspective. Le procédé, on le sait, possède une dimension ludique indiscutable : au spectateur d’assembler le puzzle grâce aux indices laissés par le réalisateur. Non seulement Berger maîtrise cette narration particulière, mais il démontre que ce n’est pas qu’un simple gadget. La juxtaposition des émotions et des points de vue vient ainsi contredire des vérités qu’on croyait définitives et modifier notre perception des personnages. Avec un sens de l’esthétique affirmé (on découvre à cette occasion la photogénie des cités suisses) et une crudité certaine (voir la scène de cul entre Todeschini et la très mimi Noémie Kocher, qui joue subtilement l’amante bafouée), Berger dit, l’air de rien, des choses essentielles sur le désarroi existentiel et le désordre amoureux.
Toutes les critiques de 1 Journée
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une comédie dramatique qui fascine par sa construction et son atmosphère prenante. Cet étrange film suisse ne vous laissera pas neutre !
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Le beau décor graphique d’une cité dortoir, une atmosphère fantastique et surréaliste - dont les couleurs violentes disent la violence des émotions -, des baies vitrées sur lesquelles on se cogne et qui empêchent les corps de se rapprocher : loin de tout réalisme comme de toute analyse sociologique, ce film intimiste est une rêverie plein d’une grâce envoûtante, troublante et mélancolique. Sur une très belle musique de Cyril Morin, Serge l’infidèle, Petra la contemplative, Vlad l’enfant qui attend des miracles tentent de se rejoindre.