Dès 1923, Dmytryk travaille à la Paramount comme garçon de course. Puis il devient assistant dans les services de montage et de découpage. Chef monteur de 1930 à 1939, Dmytryk commence à tourner régulièrement à partir de 1939. Prolifique réalisateur de série B, il attire l'attention avec un violent mélodrame mettant en cause l'éducation nazie (Hitler's Children, 1943), un film de propagande douteux destiné au « front de l'intérieur » (Tender Comrade, 1944) et une adaptation d'un roman de Raymond Chandler qui frappe, à l'époque, par ses recherches formelles : Adieu ma belle / Le crime vient à la fin (Murder My Sweet/Farewell My Lovely, 1944). Mais c'est avec Cornered (1945), excellent thriller antifasciste, fermement contrôlé et émaillé de trouvailles, que Dmytryk commence vraiment à donner la mesure de son talent, épaulé par Adrian Scott, qui avait auparavant produit Adieu ma belle. Après Till the End of Time (1946), son uvre jusque-là la plus accomplie, Dmytryk réalise Feux croisés (Crossfire, 1947), qui, malgré quelques accents naïvement déclamatoires, s'attaque vigoureusement à l'antisémitisme, tout en peignant avec justesse le milieu des anciens combattants à la veille du retour à la vie civile. Puis il se rend en Angleterre, où Adrian Scott produit So Well Remembered (1947), film social d'une grande sincérité sur les luttes menées par un directeur de journal dans le Nord industriel, dont l'atmosphère inspire visiblement le cinéaste. En 1947, refusant de répondre au Comité des activités antiaméricaines, qui enquête sur des « menées communistes » dans le cinéma ce qui lui vaudra plusieurs mois de prison , Dmytryk est mis sur la liste noire et devient l'un des « 10 d'Hollywood ». Toujours en Angleterre, il réalise un mélodrame, l'Obsédé (Obsession, 1949), et Donnez-nous aujourd'hui (Give Us This Day, 1949), qui a pour cadre l'émigration italienne aux États-Unis. Trop riche peut-être, inégal, ce brûlant témoignage social frappe par son exceptionnelle amertume. De retour dans son pays, Dmytryk purge la peine à laquelle il a été condamné, mais révisant la ferme position qu'il avait adoptée quatre ans plus tôt, il accepte en 1951 de « coopérer » avec le Comité des activités antiaméricaines, à qui il livre 26 noms de « communistes » travaillant dans le cinéma, dont celui de son ami Scott. Ayant à ce prix retrouvé la possibilité de travailler à Hollywood, il tourne pour des producteurs indépendants, en particulier Stanley Kramer : l'Homme à l'affût (The Sniper, 1952), portrait d'un tueur névrosé ; le Jongleur (The Juggler, 1953), étude d'un cas de claustrophobie consécutive à la guerre, deux films à demi réussis, mais plus audacieux dans leur modestie que Ouragan sur le Caine (The Caine Mutiny, 1954). Après la Lance brisée (Broken Lance, 1954), intelligent « sur-western », et Vivre un grand amour (The End of the Affair, 1955), fidèle adaptation d'un roman de Graham Greene, le talent de Dmytryk ne se manifeste plus que par intermittence, en particulier dans le Bal des maudits (The Young Lions, 1958), évocation parfois magistrale de la dernière guerre où se retrouvent certaines préoccupations du réalisateur de Feux croisés, dans l'Homme aux colts d'or (Warlock, 1959), un beau western adulte, d'une subtile complexité, et dans Mirage (id., 1965), film d'angoisse aux résonances kafkaïennes. Tantôt incisif, tantôt pesant, le style de Dmytryk oscille, en ses moments les plus inspirés, entre un réalisme cruel issu du policier noir et un néo-expressionnisme. Il semble exprimer les hésitations d'une personnalité très ambiguë en proie à des obsessions fondamentales. Le thème de la culpabilité, réelle ou supposée, revient trop fréquemment dans son uvre pour être l'effet du hasard.
Nom de naissance | Edward Dmytryk |
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Naissance |
Grand Forks, British Columbia, Canada |
Décès | |
Genre | Homme |
Profession(s) | Réalisateur/Metteur en Scène |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2015 | L'Arbre de vie | Réalisateur | - | |
2015 | L'Homme Aux Colts D'Or | Réalisateur | - | |
2015 | La main gauche du seigneur | Réalisateur | - | |
2015 | Retour aux philippines | Réalisateur | - | |
2015 | Donnez-nous aujourd'hui | Réalisateur | - |