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L'adaptation du livre de Joël Dicker est un polar passionnant et fidèle au roman.

Un bled américain pluvieux, entre mer et forêts. Une jeune fille retrouvée morte. Une petite communauté de personnalités suspectes. Un "Diner" typique. Et une enquête remplie de mystères... Il y a définitivement quelque chose de Twin Peaks (saison 1), dans La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert. La touche lynchienne en moins, certes. Mais on retrouve quand même dans cette adaptation de Joël Dicker une certaine peinture de l'Amérique profonde, gentiment caricaturale, mais tellement fascinante.

Le cadre idéal pour raconter une sombre affaire de meurtre, quelque peu torturée. La victime s'appelle ici Nola Kellergan, disparue depuis 1975 dans la petite bourgade de Sommerdale, dans le Maine, à quelques encablures de Boston. Son corps est découvert 33 ans plus tard et c'est Harry Quebert, un célèbre écrivain local, qui est accusé de l'avoir tué. Ce que refuse de croire Marcus Goldman, jeune auteur à succès, dont Harry est le mentor. Marcus va alors mener son enquête, de son côté, pour tenter d'innocenter son ami, et retracer ainsi le fil de cet été 1975, qui a secoué Sommerdale a tout jamais...


Le livre de Joël Dicker est l'un des plus grands succès français de librairie de la décennie. Avec 3 millions d'exemplaires vendus dans le monde, son Affaire Harry Quebert, a conquis le grand public, autant que la critique (il a reçu le Grand prix du roman de l'Académie française et Prix des Lycéens). Alors forcément, cette adaptation prestigieuse, signée Jean-Jacques Annaud, est très attendue.

Et on peut d'emblée rassurer les lecteurs du roman original : ils ne seront pas perturbés pas cette version télévisuelle, qui retranscrit à la lettre, presque page après page, le récit de Dicker. Parfois un peu fastidieux, car le script aurait probablement gagné en rythme (à mi-parcours notamment), s'il avait su écarter quelques longueurs. Parfois formaté aussi. On sent bien, sur la forme, que La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert ne cherche pas à sortir des sentiers battus et rentre ainsi parfaitement dans la case d'un mercredi soir sur TF1.

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Néanmoins, Annaud (L'Amant, Le Nom de la Rose, L'Ours...) met tout son talent au service de l'oeuvre, pour magnifier ce décor ensorcelant, et cette histoire d'amour interdite, qui sera le déclencheur de toute l'intrigue. Sa réalisation soignée donne plus de profondeur au mystère Harry Quebert, qui devient plus intrigant, épisode après épisode. Passant admirablement d'une époque à une autre (le montage est très efficace), l'enquête progresse et ne manque pas de révélations pour nous tenir en haleine. Indéniablement, le mystère tissé par Joël Dicker est toujours aussi captivant et fonctionne sur le petit écran.

D'autant que Patrick Dempsey est assez bluffant. S'il faut un peu de temps pour s'habituer à sa gigantesque tignasse grisonnante, le Dr Mamour de Grey's Anatomy livre une prestation étonnante, insaisissable et charismatique, tantôt attachant, tantôt inquiétant. Presque une découverte. Comme Kristine Froseth, jeune interprète d'origine norvégienne (aperçue dans le film Netflix Sierra Burgess is a loser), qui crève l'écran dans la peau de la belle et énigmatique Laura Palmer... heu... Nola Kellergan.

La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert - en 10 épisodes  - chaque mercredi soir sur TF1.