Le réalisateur danois revient au Festival de Cannes après sept ans de bannissement.
L’apparition a été discrète. Absent de la première liste des sélectionnés cannois annoncés en grande pompe lors de la conférence de presse tenue par Thierry Frémeaux et Pierre Lescure, Lars Von Trier a fait son entrée par le biais d’un communiqué. Son nom venait garnir une liste d’ajouts de dernière minute. The house That Jack Built, son dernier film, un thriller sur un serial killer interprété par Matt Dillon, rejoignait la liste des films projetés pour cette 71e édition.
Une sélection, hors compétition, qui a tout d’un événement sur la Croisette. Avec la projection de son dernier film, Lars Von Trier cesse d’être persona non grata au Festival de Cannes. Un statut obtenu en 2011, après des déclarations provocantes et pro-Hitler prononcées à l’époque lors de la conférence de presse de Melancholia.
Lars Von Trier : "Je n'ai jamais été et ne serai jamais nazi"
Une journaliste anglaise avait été interloquée par une interview dans le magazine du Danish Film Institute dans laquelle Lars Von Trier clamait son admiration pour l’esthétique nazie. Elle demande alors au réalisateur de s’expliquer. Et face à toute la presse, le cinéaste s’embourbe dans une réponse qui commençait par "J’ai longtemps cru que j’étais juif et puis j’ai vu Susanne Bier (danoise, réalisatrice de Brothers)" et finissait par "Oui, je suis un nazi."
Des propos dont le Festival de Cannes s’était désolidarisé, le déclarant "persona non grata". Après des excuses contrites, Von Trier avait retrouvé sa verve trois ans plus tard, et s’était présenté au festival de Berlin, où il présentait Nymphomaniac, avec un T-Shirt arborant les mots "persona non grata".
Mais était-ce pensable d’exclure plus longtemps un cinéaste aussi majeur que Lars von Trier ? Non, ont jugé les organisateurs. "La punition a assez duré", a déclaré Pierre Lescure, le Président du Festival de Cannes. Le réalisateur n’y donnera toutefois pas de conférence de presse. A sa demande.
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