Les Indestructibles 2
Pixar

La suite du film d’animation de Pixar est en couverture de Première. Rencontre avec son créateur.

Alors que Les Indestructibles 2 sortira au cinéma mercredi prochain, le 4 juillet, les super-héros de Brad Bird sont en couverture du nouveau numéro de Première. Le cinéaste parle en long et en large de la création de cette suite très réussie, qui arrive dans les salles 14 ans après le premier volet de Pixar, mais où ses super-héros n’ont pas pris une ride. Voici trois questions à Brad Bird, en attendant de découvrir son blockbuster sur grand écran.

Une suite présente en gros les mêmes embûches qu’un film de superhéros : tendance à la surenchère, à la pyrotechnie, risque de dissolution du concept et des personnages…
Créer de l’attachement aux personnages, sensibiliser le public aux enjeux et aux périls de l’histoire… Si vous les bombardez d’effets spéciaux et d’action non-stop, ça fera illusion les dix premières minutes. Après ? C’est dodo. Le public reste là, bouche ouverte. Il ne réagit pas. Pas de « Oooh ! », de « Whooo ! » ou de « Ahahah ! », et c’est pourtant ce qu’on attend de lui. Non, les spectateurs restent prostrés, la mâchoire pendante. « Euuuh »... 

La catatonie.
La catatonie ! J’ai récemment vu un film – de superhéros d’ailleurs –, que je ne nommerai pas. Jour de sortie, salle pleine à craquer. Et le film explose, explose et explose encore. Deux heures d’action anesthésiantes, assourdissantes, et personne ne moufte. Les lumières se rallument et mon voisin, qui n’a pas bougé d’un cil de toute la projection, se tourne vers moi et balance : « Putain, c’était génial ! » Eh bien non, désolé. Pas possible ! Ça ne marche pas comme ça. Si c’était si génial que ça, t’aurais réagi, t’aurais esquissé un sourire, plissé les yeux, n’importe quoi ! (Rires.) Ça me rend dingue… Bref. Excusez-moi. Où en étions-nous ?

Une suite. Qui est aussi un film de superhéros…
Oui ! Si on avait envisagé Les Indestructibles 2 comme un film de superhéros, on se serait mis dans de beaux draps. Mais on ne l’a pas fait. À l’époque du premier, deux franchises étaient en activité, Spider-Man et X-Men. Une concurrence distinguée, mais réduite. Aujourd’hui, le marché des super-justiciers est tellement saturé qu’ils ont fini par se déverser en masse à la télévision, exactement comme aux grandes heures du western, dans les années 50. Donc pas question d’aller jouer sur ce terrain-là. On est resté concentrés sur notre angle : la famille. Leurs super-pouvoirs découlent de leurs rôles emblématiques dans la dynamique familiale. Le père est supposé être fort ; la mère est écartelée entre ses responsabilités ; l’ado mal dans sa peau devient invisible ; Flèche a l’énergie On/Off d’un enfant de 10 ans ; Et Jack-Jack, le bébé, est un trésor de possibilités… Là où on a réussi notre coup, c’est que n’importe quel spectateur, mathématiquement, s’identifie au moins à deux de ces personnages, simplement parce qu’on a tous été enfants/ados, qu’on a tous eu des parents et que certains parmi nous sont devenus parents à leur tour.

Pour lire la suite, rendez-vous dans les kiosques :

Au sommaire de Première n°486 : Les Indestructibles 2, Benicio Del Toro, Vanessa Paradis, Totoro…

Attention, Les Indestructibles 2 est déconseillé aux épileptiques