Dans le cinéma maghrébin et arabe, elle fait partie de ces réalisatrices qui détonnent (positivement) : Sofia Alaoui dévoile un avant-goût de son film, primé au Festival de Sundance.
Déjà remarquée en 2020 pour son court-métrage Qu’importe si les bêtes meurent – pour lequel elle avait remporté le Grand Prix du jury et le César du meilleur court-métrage –, la réalisatrice franco-marocaine Sofia Alaoui revient avec son tout premier long-métrage. Une fois encore, son audace et sa créativité ont été récompensées.
Animalia (Parmi nous) suit le parcours d’Itto (Oumaïma Barid), berbère issue d’un milieu rural modeste qui se retrouve entraînée malgré elle par les privilèges de la riche famille de l’homme qu’elle a épousé… jusqu’à ce que la situation vire à la science-fiction : le brouillard se lève, les éléments s’emballent et l’atmosphère devient insaisissable, magnétique, bousculant le cours de son destin. Le tout porté par un cast d’acteurs pour la plupart non-professionnels. Un cinéma plutôt subversif dont elle reconnaît la démarche :
« Il a été très difficile de convaincre les gens de faire un film avec des éléments fantastiques. Je me suis vraiment battu pour cela. […] Nous avons enfermé le cinéma arabe dans un pigeonnier : je veux lutter contre ces stéréotypes. Je pense que le cinéma est surtout intéressant par sa diversité de langages. », a-t-elle déclaré dans une interview pour Cineuropa.
Les premières images d'Animalia (Parmi nous) plantent directement le décor : surnaturel et déjà très sensoriel. Sofia Alaloui préfère y ajouter le terme de naturaliste. Pas étonnant alors que la jeune femme, qui a grandi avec le cinéma russe de Tarkovski, ait reçu le prix spécial par le jury du prestigieux Festival américain. Les visuels sont déjà troublants et l’univers s’annonce dérangeant, mystique, presque métaphysique : « Le monde physique repose sur un monde plus complexe », peut-on entendre dans l’un des extraits. Une phrase qui aura de quoi nous faire réfléchir jusqu’à la sortie du film, le 09 août 2023.
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