Les Anneaux de pouvoir : les créateurs de la série répondent aux critiques

Du rythme trop lent à leur vision de Galadriel, Patrick McKay et J.D. Payne réagissent aux attaques subies par la série Amazon depuis son lancement.

Comme ils le disent eux-mêmes, ils sont "en première ligne la guerre culturelle". Patrick McKay et J.D. Payne sont les deux showrunners des Anneaux de pouvoir, un job ingrat au service de la série la plus attendue et donc la plus critiquée du moment. Dans un long portrait du Hollywood Reporter, les deux scénaristes évoquent les attaques à l'encontre de leur adaptation de Tolkien et ils se défendent !

"Un truc qui est très difficile à entendre, c'est la critique cynique selon laquelle on fait tout ça pour l'argent ! Mais tellement pas ! Au contraire. C'est la production la plus intègre qui soit. Ce n'est pas un job pour se faire du pognon. Pour personne au sein de l'équipe. C'est un travail d'amour !"

Dans la foulée, Patrick McKay et J.D. Payne ne veulent pas trop s'inquiéter des critiques. Selon leur analyse, "certaines oeuvres obtiennent un immense succès critique et remportent des tonnes de récompenses et sont oubliées l'année suivante. Inversement, d'autres ne reçoivent pas beaucoup d'amour à leur sortie, mais deviennent des classiques 60 ans plus tard. Je crois qu'il faudra du temps pour que la poussière retombe autour de notre série."

Il est vrai que Les Anneaux de pouvoir a généré un énorme buzz, via les réseaux, encaissant des coups de toutes parts, et pas forcément justifiés selon Patrick McKay et J.D. Payne, qui sont, par exemple, "affligés" par les attaques jugeant leur adaptation de Tolkien comme nappée de culture de woke : "L'esprit de Tolkien concerne des peuples disparates qui ne se font pas confiance et qui ont l'air différents les uns des autres, trouvant un terrain d'entente dans l'amitié et accomplissant de grandes choses ! C'est cet esprit que nous avons essayé d'inculquer à chaque virgule et à chaque point de la série. Que cette aspiration soit offensante pour les gens et les fasse enrager… c'est très difficile à comprendre pour nous. Que protègent-ils ? Je ne vois pas comment les gens qui disent ces choses pensent qu'ils se battent pour le bien. Il y a une ligne dans l'épisode 7, où Galadriel dit que chaque guerre est menée de l'extérieur et de l'intérieur. Même si vous vous battez pour quelque chose que vous pensez être bon, si vous faites quelque chose de pire dans ce combat, alors vous devenez mauvais. Je ne vois pas comment les gens qui disent ces choses pensent qu'ils se battent pour le bien. Parce que ce toute évidence, c'est néfaste !"

Ainsi, Patrick McKay et J.D. Payne assument pleinement le point de vue très féminin des Anneaux des pouvoir et leur version de Galadriel : "L'un de ses surnoms est "Nerwen", qui signifie "homme-jeune fille" dans les livres. Et puis je ne suis pas d'accord, elle n'agit pas de manière masculine ! De plus, le nom « Galadriel » est vaguement traduit en elfique par une jeune fille avec une couronne de cheveux dorés. La raison pour laquelle elle avait une couronne de cheveux dorés vient du fait que, lorsqu'elle se battait et participait à toutes sortes de guerres avec les Elfes, elle tressait ses cheveux et les mettait sur sa tête ! Donc, dans l'étymologie même de son nom, se trouve l'idée que Galadriel est une guerrière !"

En revanche, les deux auteurs peuvent comprendre ceux qui trouvent le rythme trop lent. "De nombreux blockbusters ont un rythme effréné où vous êtes propulsé d'un décor à l'autre jusqu'à ce que tout s'effondre sous son propre poids. Tolkien prend son temps et vous laisse vous plonger dans les personnages, dans un voyage. Et les voyages peuvent être difficiles chez Tolkien. J'espère que les gens auront la patience de s'installer dans l'épopée (...) Maintenant, il y a des choses qui n'ont pas aussi bien fonctionné dans la première saison qu'on l'aurait voulu. Des choses qui auraient sûrement mieux marché dans une série de moins grande ampleur..."

Les Anneaux de pouvoir, saison 1, prendra fin vendredi sur Prime Vidéo.