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Septembre dernier, banlieue de New York au cœur des bureaux des productions Marvel, nous étions sur le tournage de la saison 2 de la série de Netflix : Daredevil. Récit.

C’est au début d’après-midi que nous  sommes arrivés à notre destination. Autant le dire tout de suite, les bureaux New Yorkais de Marvel n’ont rien de glam de l’extérieur. Bâtiments industriels anonymes en briques rouges, comme on en voit beaucoup par ici. Pas un Spidey en vue, pas même une quelconque référence à l’un des studios les plus prolifiques de ces dernières années, rien. Bon, on ne s’attendait pas à être reçu par Kevin Feige voire Stan Lee en personne, mais quand même. Ici la discrétion prévaut.  

A l’intérieur c’est une tout autre histoire, quoique… Les murs des bureaux administratifs (qui accessoirement servent  aussi  parfois de décors) sont couverts de posters des héros maison rappelant à la discrétion les employés sur ce qui se trame entre ces murs. D’autres appellent carrément à la délation en cas de comportement suspect d’autrui. On ne rigole pas avec  le secret et les spoilers. A tel point que lors de notre passage, le tout nouveau costume de Daredevil (pas encore dévoilé à l’époque) était carrément rangé dans un coffre-fort, histoire qu’aucun petit malin ne puisse le photographier et sortir les images sur le net. Surtout si celui-ci est journaliste.
Nous sommes au cœur (du moins l’un des cœurs) du Marvel Cinematic Universe et d’après ce qu’on aperçoit dans les divers open-spaces que nous traversons, les occupations des uns et des autres feraient rêver n’importe quel fan. Bien évidemment, nous avons quasiment dû signer de notre sang, promettant de de ne rien révéler de ce qu’on y verrait. Personnellement étant d’un groupe sanguin rare, c’est dire si un tel engagement est lourd de conséquences. Nous nous allons donc jouer le jeu !
Après quelques étages, couloirs  et escaliers (c’est grand les locaux chez Marvel !) nous arrivons sur les plateaux de… Luke Cage (mais on vous en reparlera une autre fois) qui côtoient ceux de Daredevil. Grosse déception, ces derniers sont vides. Dans l’appartement de Matt Murdock, aucune caméra, aucun Charlie Cox en vue. Aujourd’hui, on n’y tourne pas et on nous donc laisse tranquillement faire le tour du propriétaire. Certes ici, la discrétion prévaut, mais avouons que la confiance règne aussi.

On ne va pas s’amuser à spoiler ce que révélait ce décor (ce ne serait pas très gentil. On a beau être journaliste, on est gentil), mais le sens du détail y est quand même assez admirable. Il n’est pas forcément superbe  ni même impressionnant, mais chaque meuble, chaque accessoire est pensé pour appartenir à un aveugle, pastilles tactiles sur les pots de confitures comprises.  
Retour sur le plateau de Luke Cage, la prochaine série Marvel pour Netflix donc, pour finir l’après-midi. Daredevil saison 2,  nous apprend-on, ce sera pour ce soir !
La nuit tombée (et bien tombée) un mini van vient nous chercher afin de nous conduire à quelques km de là, dans une ruelle sombre et déserte au fond de laquelle s’affaire une équipe de tournage. Dans ce Hell’s Kitchen reconstitué, un camion de pompiers arrose la chaussée, histoire de magnifier le set (un sol mouillé, c’est plus photogénique) des braséros sont allumés et dans un recoin, hors des caméras, un groupe des Ninjas armés de sabres et de couteaux répète une chorégraphie qui pourrait rendre fou le moindre ostéo. Plus loin, d’autres sirotent un coke, ou jouent sur leur iPhone, Note pour plus tard : le Ninja est donc potentiellement joueur et connecté, bon à savoir en cas d’attaque.

L’ambiance est badine, jusqu’au moment où arrive une vieille Mercury noir recouverte de flèches escamotables et escamotées (une télécommande suffit à les faire jaillir, mais nous n’avons pas pu appuyer sur le bouton, malgré nos supplications). Problème : le cascadeur a du mal à reculer droit avec la voiture et surtout le moteur ne ronronne pas assez joliment. Nous n’étions pas vraiment de cet avis, mais bon. 

 

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En nous approchant, on remarque des poignées invisibles à l’œil nu sur le toit de la Mercury. Renseignement pris : dans la prise de ce soir, les fameux Ninjas vont attaquer la voiture dans laquelle se trouvent Daredevil -pas au volant, on vous rassure- et une tierce personne (que nous n’avons pas le droit de révéler), le tout à plus de 50 km heures, avec explosions de balles et sans doute des flèches. La scène arrivera dans la seconde partie de la saison. La première étant centrée sur l’arrivée de Frank Castle / Le Punisher (Jon Bernthal), tandis que la seconde plus sur celle d’Elektra (Elodie Yung) et sa romance avec Matt et donc le retour de l’armée Ninja de madame Gao (Wai Ching Ho). 

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Au loin Charlie Cox, vient d’arriver et discute avec sa doublure. Drôle d’impression de voir deux jumeaux habillés pareils, discutant ensemble. Pas de pression, tout le monde est détendu, mais la mise en place prend du temps. Tout d’un coup, l’excitation monte, c’est prêt  et chacun prend ses marques.  Charlie embarque à l’arrière de la voiture, non sans avoir revu une dernière fois avec sa doublure / cascadeur la chorégraphie de son combat. Il faut dire que comme  la Mercury va être attaquée et qu’il va devoir se débarrasser lui-même de ses assaillants, c’est un peu technique et potentiellement dangereux.  Détendu, mais concentré. 

Pour nous protéger, on nous met à l’écart du champ de vision de la caméra et surtout des explosions  mais bien assez près de l’action qui va se dérouler à une vitesse folle sous nos yeux. Visiblement, tout fut minutieusement préparé, puisque 3 prises suffirent pour mettre en boite ce qui sera sans doute le clou de l’épisode.  Impressionnants de maitrise, l’équipe, les acteurs, la technique, tout a fonctionné parfaitement. Tout juste si des explosions devront être ajoutées numériquement  On nous apprendra par la suite que Daredevil est quoiqu’on puisse imaginer est un tournage assez rapide et efficace En quelque sorte à l’image de son héros.