Naoëlle d’Hainaut a rangé son tablier. Sacrée Top Chef 2013, elle s’attèle désormais à la mise en œuvre de son projet : l’ouverture de son restaurant. Polémiques, tensions en cuisine, fuite de son nom sur Internet… Naoëlle fait le point avec nous.
Que représente cette victoire à Top Chef 2013 ?Naoëlle d’Hainaut : C’est une satisfaction personnelle. Je ne me voyais pas aller aussi loin. J’ai une carapace, je ne suis pas très sûre de moi non plus… J’ai surtout envie de remercier tous ceux qui m’ont permis d’aller jusque-là. C’est le travail qui est récompensé.Vous avez souvent répété ça : que vous étiez mauvaise à l’école, que vous avez commencé la cuisine à 14 ans… C’est le message que vous voulez passer ?C’est important de le dire, oui. Tout le monde n’est pas fait pour de longues études. Les apprentissages peuvent aider les jeunes, ouvrir des chemins.Vous avez gagné 100 000 euros pour ouvrir votre restaurant. Qu’est-ce que vous avez en tête ?Je veux faire un restaurant raffiné, très cocon, mais décontracté en même temps. Ce sera à Paris ou dans le Val d’Oise (où elle vit, ndlr). Avec une cuisine semi-gastronomique.La fuite de votre victoire annoncée sur Twitter par le chef Christopher Hache, ça a gâché la fête ?Oui, c’est dommage. Ca a gâché la surprise. Je ne comprends pas pourquoi il a fait ça.Vous l’avez contacté ?Non, je n’ai pas de temps à perdre pour ça. Et lui non plus ne m’a pas appelé. Ni pour s’excuser, ni pour me féliciter d’ailleurs ! (rires)Lors de votre passage au Grand journal sur Canal+ vous sembliez touchée par les remarques et critiques à votre encontre sur Internet. Ca va mieux ?Ca va mieux. J’espère juste que l’on retiendra autre chose que l’histoire des crevettes…Yoni nous l’a dit : vous lui avez demandé les crevettes, mais ça n’a pas été montré. Vous en voulez à la production d’avoir fait ce choix de montage ?Je n’ai pas compris ce montage, je ne me suis pas reconnue. C’est vrai que je suis sensible, dure avec moi-même, mais j’aime aussi rire ! En voyant les images, je comprends qu’on ne m’aime pas. Seuls les candidats savent comment ça c’est passé. Ca reste une super expérience, et ça aurait été le cas même si je n’avais pas gagné.Pensez-vous que le public aurait plus accepté votre esprit de compétition si vous aviez été un homme ?Peut-être… Je crois surtout que les Français ne sont pas compétiteurs ! (rires) Je me rends compte que c’est tellement dur de faire Top chef. Moi aussi, quand je regardais les saisons passées, je m’agaçais devant certains candidats… Mais quand on le fait, c’est différent.Quand vous dites "t’es qu’un commis" de Fabien, ce n’est pas le montage… Vous comprenez que ça puisse choquer ?Oui, ça peut choquer, mais en même temps, l’épreuve est difficile. Florent ne faisait pas son rôle de chef. Je déteste ça. A aucun moment, on doit lui manquer de respect, et pour moi, l’attitude de Fabien est un manque de respect. Ca m’a dérangé que Fabien me mette cette pression, me dise qu’il faut envoyer, même si c’est un mec génial par ailleurs. Pour moi, la règle est qu’en cas de problème, le commis doit en parler en son chef. Il aurait dû en parler à Florent, et c’était alors à Florent de m’en parler.Il y avait beaucoup de tension pendant cette finale ?C’était une journée très difficile. J’ai choisi des commis de cœur, pas forcément les plus techniques, et ça a super bien marché. Je pensais que j’allais surveiller mes commis, contrôler les cuissons, les assaisonnements, mais en fait j’ai dû surveiller les adversaires !Pourquoi ?Il y a eu le problème avec les poulardes, puis les feuilles de silicone. Je devais surveiller Jean-Philippe qui attendait que j’ai le dos tourné pour me piquer des choses ! Je pensais que j’allais pouvoir faire mon rôle de chef… On s’est comporté comme des gamins.La semaine prochaine, vous reprenez la compétition, face à Jean Imbert. Quel sera votre état d’esprit ?Je me suis préparée, mais je vais être plus détendue et essayer de profiter du moment.Vous connaissez Jean ?Je ne le connais pas personnellement, mais nous avons échangé quelques mots lors de sa venue sur une épreuve. C’est un compétiteur…Christelle Devesa Follow @chrisdevesa
Commentaires