Issu d'une paisible famille de Pont-l'Abbé en Bretagne, Jérome Kerviel passe son Bac ES en 1995. DEUG d'éco, licence "banque et finances", puis DESS "back et middle office" à l'université Lyon II, le tout jusqu'à un master en finance de marché avec mention "assez bien" en septembre 2000. Voilà en cinq ans le jeune étudiant formé pour être opérateur de marché. La Société Générale le recrute dès août 2000 au sein de la division banque d'investissement et de financement. En 2005 il est en charge de l'arbitrage sur des contrats à terme portant sur des indices boursiers... "Rogue trader" ou bouc émissaire?Le 24 janvier 2008, la Société Générale publie ses résultats de 2007. Le directeur Daniel Bouton révèle alors qu'un opérateur de marché aurait exposé son établissement à un risque qu'il n'était pas autorisé à prendre. Pour faire simple, le responsable a accumulé des positions acheteuses sur des contrats à terme en les masquant par une manipulation du système informatique de la banque. Perte estimée ? Après la vente de 60 milliards d'euros d'options pour rattraper la prise de risques, on parle de 4,9 milliards d'euros. Daniel Bouton désigne le coupable, c'est Jérôme Kerviel, "cet escroc, ce fraudeur, ce terroriste, je ne sais pas" La Société générale porte plainte ce même 24 janvier pour " faux en écriture de banque, usage de faux et atteinte au système de traitement automatisé des données" auprès du Tribunal de Nanterre. Kerviel est soupçonné de fuite, on retrouve un Coran chez lui, "l'affaire Kerviel" s'emballe...Son avocate calme le jeu, l'opérateur de marché attendait juste d'être convoqué pour son licenciement. L'emballement médiatique autour de l'affaire Kerviel L'affaire Kerviel est décuplée par la conjoncture. Kerviel pourrait être responsable de la plus grosse perte de liquidités entraînée par un trader, et ce en pleine crise des subprimes. Jérôme Kerviel est devenu un phénomène médiatique malgré lui, car d'aucuns doutent de son entière responsabilité dans la perte engendrée par la Société Générale et prennent sa défense.Illustration de ce doute, un sondage d'opinion du Figaro le 31 janvier 2008 montre que 50% des Français estiment que c'est la direction de la banque qui est responsable et 27% que c'est l'Autorité des marchés financiers. D'autre part, 65% des personnes interrogées ont affirmé que Daniel Bouton, PDG de la banque, devait assumer ses responsabilités...Le 26 janvier, les juges ont fini leur instruction. Le 1er févier, il est l'invité du 7 à 8 de TF1.Jérôme Kerviel explique qu'il se battra "jusqu'au bout pour que la vérité soit faite", en réaffirmant que la banque était au courant de ses énormes prises de position sur les marchés. "Ma vérité c'est : j'ai fait cela, mais si j'ai pu le faire, c'est qu'on m'a laissé faire", a résumé le trader.Quelque soit le verdict des juges le 7 mai 2009, le "cas" Jérôme Kerviel a une nouvelle fois révélé les travers du système bancaire, système qui nourrit de plus en plus les soupçons de l'opinion.
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