Formé au cirque, Pierre Meunier travaille avec le Nouveau Cirque de Paris, le théâtre équestre Zingaro, l'atelier Voices d'Amy Laviestes, où il est metteur en scène et chanteur. Il prend part aux étranges shows de la Volière Dromesko, théâtre forain qui s'inspire de formes populaires de spectacles de rue ou de foires du passé et rassemble de la musique, des chants, des animaux en tous genres et du vin rouge pour des rencontres conviviales et loufoques. Il y est Leopold Von Fliegenstein. Il rencontre Jacques Livchine et le théâtre de l'Unité. Il suit le théâtre du radeau de François Tanguy, respecte l'homme et ses recherches - son esthétique de baroque contemporain qui traite du texte comme matériau et compose des scénographies de l'éclat et de l'usure. Il est acteur pour Matthias Langhoff et Isabelle Tanguy, a travaillé avec Philippe Caubère. Il croise la route de Joël Pommerat et son esthétique plastique où sons, lumières, acteurs et mots acquièrent une importance égale. Il collabore aussi avec Olivier Perrier qui dirigeait le théâtre des fédérés de Montluçon. A chaque fois, des formes atypiques, des esthétiques particulières et prononcées, en recherche de nouvelles formes de poésies scéniques. Un goût pour les chapiteaux, l'esprit de troupe, une noble idée du populaire. L'homme seul et ses émouvants matériaux Meunier construit ensuite ses propres spectacles et écrits ses propres textes (dont deux sont publiés aux Solitaires Intempestifs). Habitant dans une ancienne usine de tissage vers Saint Etienne, l'homme expérimente ses sculptures en mouvements et autres installations, recherches tranquilles guidées par une curiosité pour cette matière -; silence, apesanteur, mathématique. Il tente de relier philosophie, social, poésie, cirque et s'attache à créer des liens dans tout ça - liens alambiqués ou détonants, limpides ou capables de semer le trouble dans les cases du cerveau. Son premier spectacle, l'Homme de plein vent, qu'il interprète avec Hervé Pierre, est une rêverie autour de l'apesanteur. Le chant du ressort interroge la spire, puis vient Le tas, et des multitudes de cailloux aux vertues calmantes et burlesques. Les Etonnistes, puis Les Egarés qui s'inspirent de textes écrits par les patients d'un hôpital psychiatrique qui avaient vu L'homme de plein vent. Et enfin, Au milieu du désordre qui unit cailloux et ressorts, notamment dans une danse de pierres sur de la musique pop.Meunier recherche dans l'à côté, avec un humour corrosif qui fait écho à Henri Michaux ou au dadaïsme, il trace une ligne poétique rare, ludique et légère dans un monde rapide et normatif.(illustr1 Volière Dromesko, illustr2 Au milieu du désordre)