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Ulrich Seidl n’a jamais brillé par sa subtilité. Il plonge ses personnages, toujours vulgaires, dans des situations embarrassantes – pour ne pas dire humiliantes – avec une délectation suspecte. Dans Import Export, il filmait un trip de domination sexuelle à la limite du gerbant. Ici, il orchestre un déplaisant gang-bang « inversé » (un homme-objet, plusieurs femmes bourrées), en ayant cependant moins la volonté de choquer que de surligner en gras les méfaits du tourisme sexuel. C’est le principal reproche que l’on peut adresser au cinéaste autrichien : sa lecture très premier degré. Mais grâce à la force de sa mise en scène géométrique, Seidl n’a pas son pareil pour montrer des personnages prisonniers de leurs angoisses et de leurs frustrations. On le préfère définitivement en héritier trash de Tati, jouant la carte de l’humour graphique et désenchanté plutôt qu’en pourfendeur simpliste des travers du monde moderne.
Toutes les critiques de Paradis : Amour
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Présenté à Cannes, le film pose un regard quasi clinique sur le tourisme sexuel : le néocolonialisme,l’instrumentalisation de l’être humain, interchangeable, et la détresse extrême de Teresa, qui écoute enfin ses désirs. Mise à nu, la comédienne Margarethe Tiesel fait preuve de beaucoup de courage. Le réalisateur autrichien filme les corps dans toute leur vérité, à l’instar d’un Lucian Freud, dans ce drame lucide, ironique, d’une tristesse infinie.
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Certes le sujet n’est pas nouveau, Laurent Cantet l’avait déjà traité dans « Vers le Sud ». Mais sous l’oeil aussi provocateur que sans concession de Seidl, l’ensemble prend une tout autre saveur. Le réalisateur n’a pas son pareil pour installer le malaise chez le spectateur.
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Accusé de misanthropie à Cannes, Ulrich Seidl saisit au contraire l'humanité de ses personnages avec une justesse qui va jusqu'à l'insoutenable.
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(...) une oeuvre implacable qui nous ramène au coeur de nos illusions. (...) Dieu que ce film est riche, au fond !
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Si l’on n’apprécie pas le cinéma dérangeant, il ne faut pas aller voir « Paradis : Amour » qui atteint un sommet dans une scène où les trois amies, après avoir accablé de plaisanteries racistes le veilleur de nuit de l’hôtel, entreprennent de faire de lui leur objet sexuel. Mais l’art ne trouve jamais sa vérité en arrondissant les angles et ce film, souvent émaillé de plans magnifiques
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Ulrich Seidl dénonce le tourisme sexuel à travers une œuvre rigoureuse qui instaure un malaise de plus en plus palpable. Dans le sillage des films chocs de Michael Haneke.
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Une fois encore, on est à la lisière du documentaire : certaines séquences notamment les plus chaudes semblent totalement improvisées mais cette impression fugace est rapidement contredite par les plans rigoureusement composés, parfois même éblouissants comme lorsque les Autrichiennes crament sur des transats et que, debout, face à elles, des prédateurs lubriques les attendent. Et si la mise en scène peut sembler insupportable de froideur, elle provoque à force d'insistance un dégoût et une tristesse bien plus efficaces que l'émotion superficielle ou, pire, la compassion hypocrite.
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On l'a compris, ce film d'un des réalisateurs autrichiens les plus radicaux ne parle ni d'amour, ni de paradis. Et Seidl ne copie pas son compatriote Haneke auteur de... Amour. Il offre un regard assassin sur les rapports Nord-Sud à la lumière du tourisme sexuel. Sa caméra veut susciter l’inconfort, le malaise, le questionnement. Il y arrive fort bien.
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Radiographie cruelle, âpre et dérangeante des rapports Nord/Sud à travers les pérégrinations sexuelles d’une quinquagénaire en vacances au Kenya, Paradis : Amour est un film qui saute à pieds joints dans le réel, quitte à éclabousser le spectateur.
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Les relations tarifées de ces femmes autrichiennes avec des jeunes hommes qui n’ont que leurs corps pour survivre sont montrées sans fard. Il se dégage cependant une profonde humanité de cette chronique clinique portée par Margarethe Tiesel.
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Ulrich Seidl un portrait sans concession de la misère affective et financière, un “Paradis : amour” certes cru, mais qui montre bien l’enfer du décor.
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Avec une science miraculeuse du cadre, Seidl prélève au passage, des "tableaux" plastiquement parfaits sur la dureté du monde.
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Le cinéaste autrichien propose une vision cynique de l’exploitation des Africains par le tourisme sexuel.
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Le cinéaste décrit ces rapports de force sans jugement moral. On ne cesse de s'interroger sur notre relation intime à la beauté ou l'abjection. Particulièrement dans la longue scène, entre strip-tease et partouze, où Ulrich Seidl met en scène — et en jeu — ce que personne n'avait encore filmé ainsi, sans craindre de briser divers tabous
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Ulrich Seidl est insupportable. Il ne fait rien comme tout le monde, travaille expressément le rebrousse-poil et Paradis : amour en administre une nouvelle démonstration cuisante. En principe, quand un auteur, un artiste, entreprend un film, il évite absolument de traiter un sujet, il préfère raconter une histoire. Seidl, non. Il déclare d’emblée entreprendre une trilogie dont le thème est le paradis et dont le premier volet est consacré à l’amour. Et ce film sur l’amour est en fait le traitement d’un sujet : le tourisme sexuel.
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Repoussant et sublime à fois, les personnages sont accablants. Un film affreux et magistral à la fois.
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Paradis : amour choisit la radicalité faussement documentaire et ouvertement crue. Il suit le parcours amoureux désillusionné d'une de ces "sugar mamas". Esthétiquement ce premier volet d'une trilogie ressemble à des photos de Martin Parr qui auraient dégénéré. Comme le photographe anglais, l'Autrichien Ulrich Seidl, spécialisé dans le déclin moral de nos sociétés (Dog Days, Import Export...) sait mettre en scène le ridicule. Dommage que son jusqu'au-boutisme désamorce parfois la subtilité du propos.
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Ce film est fait pour vous embarrasser et non pour vous faire réfléchir.
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Le tourisme sexuel vu par le prisme d’une autrichienne pleine de bourrelets et de préjugés raciaux qui n’ont jamais cessés d’avoir cours au sein de nos sociétés dites développées. La démonstration aurait pu faire vraiment mouche si elle n’avait été aussi longue.
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On ressent une sensation d’inconfort pendant 2h.
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Entre humour et mélancolie, ce film aborde des thèmes pesant comme le sexe, le racisme et le colonialisme avec une certaine légèreté.
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Ue variation sur la solitude et comment la tromper. Singulier et d'un intérêt documentaire.
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La composition très graphique du cadre et des couleurs, les plans-séquences, l’humour grinçant, le naturalisme des comportements, la crudité et la cruauté des rapports sociaux : tous les traits habituels du cinéma de Seidl sont présents ici, mais au service d’une narration plus linéaire et plus attendue que dans ses opus précédents. Une répétitivité s’installe, qui est bien sûr celle vécue par le personnage principal, mais qui finit par atteindre aussi le spectateur.
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(...) Ulrich Seidl met en scène la conflagration entre les "sugar mama" et les "beach boys" avec un mélange de spontanéité documentaire et d'élégance formelle qui force, un temps au moins, l'admiration.
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Très cru, cette chronique du tourisme sexuel de l'Autrichien Ulrich Seidl flirte avec le mauvais goût et l'évite (presque) toujours grâce à la performance courageuse de la comédienne Margaret Tiesel.
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Seidl esthétise à fond. Ce cinéma est comme le monde qu'il décrit : inhumain.
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Le regard du réalisateur sur le tourisme sexuel des femmes européennes est touchant au début puis s’engourdit par la suite.
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On peut s'offusquer d'un étalage obscène, mais il ne faut pas oublier la mise en scène tenue de bout en bout qui croque le pathétique avec un humour noir acerbe.
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Même si le film est très esthétique, le réalisateur ne nous apprend rien de plus que ce qu’on sait déjà
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Est-ce que le film nous apprend quelque chose de nouveau ? La réponse est non mais il faut reconnaître que la technique de ce film d’auteur est particulièrement développée et réussie.
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La grande détresse, sentimentale et sexuelle, dépeinte crûment par Ulrich Seidel. Premier volet d’une trilogie sur l’amour. Une démarche complaisante pour un regard méprisant.
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Grotesque et trop provocant.
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Trois femmes autrichiennes, trompant la monotonie de leurs vies pavillonnaires dans des vacances qui réveillent leurs passions, occupent le canevas de ce portrait au féminin et au vitriol de l’Autriche. Teresa, mère célibataire charnue d’une ado aussi consistante qu’une assiette de choucroute, inaugure ce grotesque carnaval par un safari sexuel sur les plages du Kenya. Freaks show.
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Du peep-show art et essai. Comme les sugar mamas, Seidl se fournit à peu de frais en chair à sensations. Il se pique de débusquer une abjection qu'il finit par relayer.
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Cette enfilade de scènes abjectes et fières de l'être, la complaisance et le cynisme effarants avec lesquels Seidl filme ce glauquissime carnaval, tout cela n'inspire qu'un profond dégoût.
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C’est bien simple, faute d’une réflexion solide et d’une grammaire filmique ad hoc, « Paradis : amour » se borne à se complaire dans ce qu’il est censé dénoncer : néocolonialisme, choc des civilisations, mépris de classe et misère humaine, fourre-tout clichetonneux filmé au ras du caniveau.