Monstres contre Aliens

Avec ce dessin animé conçu pour être vu en relief avec les lunettes adéquates, DreamWorks tient surtout à montrer qu’il se hisse au sommet des nouvelles techniques. L’un des monstres, Bob, sorte de boule bleue gélatineuse capable
de prendre toutes les formes et de tout ingurgiter, est bluffant. Excepté la pieuvre alien machiavélique, les autres personnages sont moins intéressants. Tant pis car l’accent a volontairement été mis sur les aventures spectaculaires de nos héros. Notamment la course-poursuite dans les rues de San Francisco qui trouve son apothéose sur le célèbre Golden Gate. Autres temps forts, les apparitions hilarantes du président des États-Unis, qui croit entrer en communication avec les aliens comme le faisait E.T. ou qui menace de faire sauter la planète en commandant un café. Comme d’habitude, ces péripéties enlevées sont faites pour plaire aux enfants, d’abord, aux geeks fans de technologie ensuite, et aux adultes, enfin, plus concernés par la politique. Du plaisir assuré pour un résultat au box-office qui le sera sans doute tout autant.

Avec cette perle de science-fiction animée, cousin cartoonesque du Mars Attacks ! de Tim Burton, les studios DreamWorks (Shrek, Madagascar) hissent très haut le niveau de jeu. Et s'imposent dans la cour de Pixar. Humour pour tous ultraréférencé, graphisme et animation premium, soit la recette du bonheur partagé sur grand écran. Cerise sur le cake : le spectacle existe aussi en version 3D dans les salles équipées.

On passe un agréable moment grâce à la technologie immersive du long-métrage, sa galerie de personnages hauts en couleurs et son humour dévastateur.

Dreamworks essuie les plâtres avec une comédie familiale, avec lunettes spéciales, dès 5 ans. Au regard de certains films maison bourrés de dialogues et de clins d'oeil destinés aux parents, Monstres contre Aliens semble bien inoffensif.

Conçu en 3D par le réalisateur de « Gang de requins » et celui de « Shrek 2 », ce film d’animation doit impérativement être vu dans ce format : il exploite avec habileté les caractéristiques physiques de ses personnages et les décors. L’histoire un peu trop classique (un mégalomane face à de gentils cinglés) est compensé par de belles séquences spectaculaires, dont la chute du Golden Gate de San Francisco et par deux personnages très drôles, le président américain, assez rock’n roll, et Bob, né sans cerveau d’une expérience ratée (le mixage d’une tomate génétiquement modifiée et d’une crème dessert) et persuadé qu’il a une love story avec le fiancé de Susan…

Monstres contre Aliens ne produit ni une véritable proposition de comédie ni un scénario de film d'action palpitant. La 3D donne lieu à quelques effets de relief amusants, mais superfétatoires, et l'on sort du film avec l'impression d'avoir assisté à la présentation rondement menée d'une nouvelle technologie dont les enjeux sont avant tout d'ordre industriel.