Toutes les critiques de La Dernière Vie de Simon

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    À 8 ans, Simon, orphelin, a comme meilleur ami Thomas dont la famille respire la bienveillance. Au cours d’un jeu, Simon révèle à Thomas et à sa soeur Madeleine qu’il est capable de prendre l’apparence des gens qu’il a touchés. Peu après, le destin des deux garçons va basculer... Loin de nous l’idée de mettre la pression à Léo Karmann en le comparant aux grands maîtres (ce serait lui tailler un costume un peu trop large), mais il y a dans son premier film quelque chose de Shyamalan : un réalisme fantastique et une économie d’effets au service de l’émotion et de l’humanité véhiculées par des personnages à la croisée des chemins. D’aucuns nous rétorqueront qu’il n’a pas le choix – faute de moyens que le système français ne peut lui offrir – au contraire d’un Shyamalan qui a délibérément imposé sa patte et renouvelé la grammaire du cinéma de genre. Soit. En l’état, La Dernière Vie de Simon est une jolie proposition qui s’inscrit dans la lignée de Vincent n’a pas d’écailles, le film de superhéros minimaliste de Thomas Salvador. Dans les deux cas, le pouvoir surnaturel ne sert pas une cause ou un dessein mais à combler un manque, en somme à s’accomplir. Ça change tout, en premier lieu la nature du film où l’humilité remplace l’héroïsme, où la tendance est à l’effacement plutôt qu’à la mise en avant. Parfaits d’ambivalence, Benjamin Voisin et Martin Karmann sont presque éclipsés par Camille Claris, la jeune femme par qui le romanesque arrive.