Toutes les critiques de L'Embarras du choix

Les critiques de Première

  1. Première
    par Pierre Lunn

    Dans L’Embarras du choix, Eric Lavaine, qui a souvent tapé en dessous de la ceinture (les inénarrables pets de Cornillac au fond de la piscine dans Protéger et servir ou l’intégralité de Poltergay…) trousse une comédie un peu plus élégante qui raconte les déboires d’une jeune quadra incapable de prendre la moindre décision. Ca va du choix du yaourt à la coiffure (frange ou pas frange ?) en passant par les mecs. Evidemment quand elle se retrouve à trois mois de ses deux mariages, ça devient très compliqué. Vraisemblablement inspiré par les classiques américains virevoltants des années 30 et 40 et les comédies british pétillantes où chaque second rôle compte, L’Embarras du choix multiplie les quiproquos, les claquements de portes et fonctionne surtout grâce à son trio de filles explosif. Sabrina Ouazani incarne avec son rire communicatif la copine accro à Tinder et emmène le film sur les rives d’un Sex and The City à la française (plus goguenard, mais aussi bien looké) ; Anne Marivin, elle, joue l’amie rangée, le roc secrètement fragile, marié à un vieux garçon bonhomme. Et elles doivent accompagner Alexandra Lamy qui hésite donc entre un cuistot sauvage (Arnaud Ducret) et un écossais romantique. Lamy est étonnante – moins dans la construction de son personnage sexy (pourquoi pas) que dans la manière dont elle tire parfois le film vers la mélancolie. Parce que sous les falbalas de la comédie, derrière les gags et les canapés de saumon, au fond des verres de vodka, se cache aussi une vraie amertume.