La nouvelle série de l’auteur de Servant, Tony Basgallop, est une réflexion sardonique sur la soumission à l’autorité en milieu capitaliste.
Au moment du lancement, en 2019, de l’excellente Servant, le nom du scénariste Tony Basgallop avait été un peu éclipsé par la véritable star au générique de la série, le producteur et réalisateur M. Night Shyamalan. Sa nouvelle création, The Consultant, devrait l’aider à être mieux identifié en tant qu’auteur. Dès les premières minutes du show, on reconnaît son ton si singulier, ce mélange de flippe et de satire, d’humour tordu et de fantastique soft.
Dans les locaux de la société de jeux vidéo CompWare, qui vient d’être endeuillée par la mort tragique de son génial fondateur, débarque un mystérieux consultant nommé Regus Patoff et interprété par un Christoph Waltz plus doucereux que jamais (imaginez la délectation avec laquelle Christoph Waltz peut prononcer un nom comme « Regus Patoff »). Le nouveau venu s’installe dans le fauteuil du chef décédé et se met à se comporter en tyran, virant les salariés dont la tête ne lui revient pas, ou dont il n’aime pas l’odeur… Un mélange d’Elon Musk, du Michel Bouquet du Jouet et peut-être bien aussi du Louis Cyphre d’Angel Heart, la série suggérant d’emblée que ce boss infernal pourrait bien être… Lucifer lui-même. Deux salariés un peu moins dociles que la moyenne vont chercher à en savoir plus…
A coup de cliffhangers redoutables et de twists ouvragés avec un plaisir contagieux, Basgallop compare nos sociétés capitalistes à une expérience de Milgram grandeur nature, dont nous serions tous les cobayes, et livre une vision sardonique, quelque part entre Devs et Severance, de notre époque asservie à la toute-puissance technologique. Attention : le diable s’habille en data.
The Consultant, créée par Tony Basgallop, avec Christoph Waltz, Nat Wolff, Brittany O’Grady… Sur Prime Video à partir du 24 février.
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