Genera+ion
HBO Max

L’adolescence d'aujourd’hui, plurielle et luttant pour exprimer ses désirs, racontée par une jeune auteure. Imparfaite, la série grandit au fil du temps.

La typo n’est pas que cosmétique et surtout pas fortuite. Genera+ion - qui sera diffusée sur Canal + à partir de ce soir en prime time - ambitionne de raconter la génération Z en la questionnant dans toute sa diversité. Et en plaidant l’authenticité. Co-créée par Zelda Barnz (à peine 18 ans à l’époque de l’écriture) et son père Daniel (Cake), produite par Lena Dunham (ce qui tient presque du passage de relais), la série se fait médiane, entre Sex Education et Euphoria (à laquelle on aura du mal à ne pas la comparer).



Au premier contact, le teen drama se montre chatoyant, extravagant, déluré. Il a des choses à dire (sa vision des réseaux sociaux figure parmi les plus pertinentes vues à l’écran) et un casting à fort potentiel (Justice Smith, bouleversant en fendant l’armure). Pourtant, il semble d’abord ne pas savoir par quel bout s’y prendre. En résulte un joyeux bordel, amusant, mais pas toujours à l’avantage de la série. Comme lorsqu’elle papillonne entre ses personnages, ses intrigues, et des procédés narratifs qu’elle laisse de côté, avant de passer à autre chose et peut-être d’y revenir (le jeu sur la notion de points de vue). Un terrain d’expérimentation imparfait à l’instar de ses protagonistes qui tâtonnent pour se construire. Il faut une poignée d’épisodes (sur seize) pour atteindre le coeur de la série, beaucoup moins inconséquente qu’en apparence. Le pré-générique tragicomique, découpé en séquences parcellaires qui introduisent la série jusqu’à la mi-saison, aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Genera+ion fonctionne et se révèle par petites touches. Mise bout à bout, la matière est hautement inflammable.