Depuis qu'elle a quitté le petit écran pour le grand, la comédienne belge Virginie Efira, 35 ans, n'arrête plus de tourner : pas moins de huit films en trois ans et presque autant à venir.Après Cookie sorti il y a quelques semaines, c'est dans la peau d'une cougar que la pétillante actrice revient dès demain dans nos salles, au générique de 20 ans d'écart de David Moreau, dans lequel elle séduit le jeune Pierre Niney.Celle qui donnera bientôt naissance à son premier enfant (elle partage la vie du réalisateur Mabrouk el Mechri) s'est livrée dans l'édition de mars du magazine Première, et elle revient sur le tournage de cette nouvelle comédie, mais évoque aussi le rapport à son image et à ses rôles, et ses projets imminents.Votre physique de blonde rigolote vous a-t-il plutôt servie ou desservie ?Il faut faire avec ce qu'on est. T'es mignonne et en même temps tu ne fais pas trop peur... Ce n'est pas qu'il y ait des têtes de femmes dépressives, mais disons que ma gaieté est plus visible que mes angoisses. Bien sûr, au début, je me disais : "Léa Seydoux, elle, elle aurait pas fait ça." Mais je n'ai rien de Léa Seydoux, ce qui ne m'empêche pas d'avoir plusieurs facettes. Je ne crois pas du tout au contre-emploi, ça n'existe pas. Je n'aurais aucun problème à aller vers des rôles plus érotisés, plus violents. J'adorerais, même. D'ailleurs, on commence à m'en proposer.David Moreau a réalisé deux films d’horreur avant 20 ans d’écart (Ils et The Eye). Vous n’avez pas trouvé ça étrange qu’il soit aux commandes d’une comédie romantique ?Si, mais après l’avoir rencontré, plus du tout. Même si c’est une comédie romantique, David Moreau avait des ambitions de ciné, et c’est ce qui m’a plu. Il voulait tourner en scope et en 16mm, il est allé chercher le chef op de Radiostars, une comédie que j’adore et qui pour une fois, ne surexpose pas ses acteurs avec une lumière qui aplatit tout. Après, le chef déco, c’est une pointure, un mec qui a travaillé pour Bertolucci. Et puis j’aimais cette idée de casting très hétéroclite qui ne correspondait pas à une liste. Moi je viens de la télé, Pierre Niney, de la Comédie Française, Charles Berling, du cinéma d’auteur, HPG, du porno etc. Avec HPG, qui joue un artiste d’art contemporain dans le film, ça a commencé fort. Le premier truc qu’il m’a dit alors qu’on était devant un tableau, c’est : "Si tu veux, je peux le casser avec ma bite" !Est-ce que vous aviez des tics télé qu’il a fallu gommer ?Ce sont deux métiers opposés. Le cinéma est une question d’abandon, la télé pas du tout. Quand je présentais La Nouvelle star et qu’on me complimentait : "C’est bien, ce que tu fais", je répondais : "Dégage ! Je fais quoi ? J’articule bien "bonsoir à tous" ? Je marche bien comme Naomi Campbell alors qu’en vrai, je suis une grosse mollesse ?" J’ai commencé à valoriser mon travail à la télé une fois que j’ai arrêté d’en faire. Mais non, heureusement, je n’avais pas développé de tics. Vous imaginez la fille qui termine chaque prise en disant : "Tapez 1" avec un regard caméra ?Vous avez mille films à venir…Oui, il y a d’abord Les Boulistes avec Depardieu dans lequel je joue une femme qui travaille dans l’événementiel, et qui est engagée par Edouard Baer, lequel pense que la pétanque pourrait devenir une activité branchée. Je voulais rencontrer Depardieu, autant pour jouer que pour parler avec lui. C’est quelqu’un de génial, il n’y a rien de cérébral chez lui, il est pétri de contradictions. Il peut être la bonté même et l’instant d’après, monstrueux. Bon, aujourd’hui, il y a un éclairage particulier sur lui mais il me fait penser à ces gens en couple qui font des choses horribles juste pour voir si l’autre l’aime toujours. J’ai aussi tourné avec François Cluzet dans En Solitaire. Lui, il fait le Vendée Globe, et moi je suis sa femme avec qui il communique par Skype. Je pourrais faire une super actrice de Skype, tiens ! J’ai aussi un projet avec Tonie Marshall, Benoît Graffin, Nicolas Bedos et Mabrouk el Mechri. Mais avant ça, il faut que j’accouche !C’est vrai que vous distribuiez des autographes quand vous étiez petite à la récré ?Oui, une amie me l’a rappelé, j’avais totalement refoulé cet épisode de ma vie ! Avant, je répondais que non, la notoriété, je m’en foutais, que ce que je voulais, c’était jouer Ibsen, les grands auteurs, bla-bla. Derrière les photos, il y avait écrit : « A notre future star ». Bon, je ne peux plus le nier : moi, ce que je voulais être, c’est Mary Poppins et Kim Novak dans Vertigo, tout ça à la fois !Propos recueillis par Stéphanie Lamome.20 ans d'écart, de David Moreau, avec Virginie Efira, Pierre Niney et Charles Berling, en salles le 6 mars 2013.La bande-annonce de 20 ans d'écart :
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