Impossible de s'ennuyer devant une interview de Terry Gilliam ! Dernièrement, il a révélé n'avoir rien compris à Transfomers, même s'il a une certaine capacité à mélanger la réalité et la fantasy au quotidien, avant de revenir sur sa manière de travailler.Un article sur Terry Gilliam comprend souvent les mots "poisse", "malchance" ou "échoué", les projets du réalisateur de Brazil ayant une fâcheuse tendance à tomber à l'eau. L'homme a bien conscience de cette situation, et quand un journaliste du Los Angeles Times lui demande comment il qualifierait sa vie de réalisateur, Terry ne mâche pas ses mots : "Ma vie se résume à courir après l'argent, pas à faire des films. Voilà ce que je fais. Je ressens cela comme un accident : je cherche de l'argent pour financer mes projets, je prépare un casting, que je dois refaire en cours de route et j'essaie de faire en sorte que mes films ne soient pas carrément arrêtés en cours de production. Je passe tout mon temps à tout conserver au fond de moi jusqu'à ce que j'aie assez d'argent pour pouvoir travailler, puis c'est parti. Je suis en mode automatique, jusqu'à ce que j'ai la chance d'être sur un plateau de tournage.""J'aime quand les gens sortent du cinéma et sentent que la vision du monde qui les entoure a été quelque peu modifiée"Comment expliquer qu'il ait autant de difficultés à monter ses projets ? L'auteur de l'article émet l'idée qu'à Hollwood, l'expression "Cela n'a pas de sens" suffit à abandonner un film, alors que c'est presque le mot d'ordre du travail de Terry Gilliam. "En fait, j'ai reçu d'excellents scénarios, mais rien n'arrivait à m'accrocher. Ils se suffisaient à eux-mêmes. Il n'y avait pas de place pour le doute. Moi, je ne cherche pas les réponses, je cherche les questions. J'aime quand les gens sortent du cinéma et sentent que la vision du monde qui les entoure a été quelque peu modifiée. J'ai appris qu'une femme qui avait vu Brazil est rentrée chez elle et que plusieurs heures après, elle s'est mise à pleurer en repensant au film. Un avocat est resté bouclé dans son bureau pendant trois jours après avoir vu ce film. C'est fantastique ! On m'a dit aussi qu'une femme qui avait vu Fisher King à New York a marché pendant 20 pâtés de maison pour rentrer chez elle avant de se rendre compte qu'elle était partie dans la mauvaise direction. Des films m'ont déjà fait cet effet là, mais à présent ce n'est plus le cas."Transformers 3 ? "Je ne pourrais même pas vous dire de quoi ça parlait"Le dernier film dont il est passé complètement à côté ? Transformers 3 : "Vous vous asseyez et vous regardez des explosions. Je ne pourrais même pas vous dire de quoi ça parlait. Le film assomme les spectateurs. Ces blockbusters sont influencés par les jeux vidéo mais dans les jeux, au moins, il y a l'immersion, alors que là, vous êtes laissés en dehors de l'action. Dans les films actuels, il y a tellement de trucs fantaisistes que ça ne m'attire plus. Tout est possible visuellement, mais il n'y a pas de tension. Les personnages peuvent glisser le long d'un immeuble en train de s'écrouler et s'en sortir sans une égratignure. Les plans sont super mais s'il n'y a pas de conséquences, à quoi bon ? Je n'arrive plus à regarder de films hollywoodiens, je n'y trouve pas mon compte.""Je ne comprendrais jamais ce qu'est le 'monde réel'"Pourtant, Terry Gilliam avoue être le premier à inclure des éléments fantaisistes dans ses propres films : "Je ne comprendrais jamais ce qu'est le 'monde réel'. J'ai dit à Ted Demme que je filmais la réalité et les éléments fantastiques de la même manière car pour moi, il n'y pas de différence. Je ne sais pas la faire, en tous cas. Pour moi, ils se croisent tout le temps. Voilà ce qu'il y a d'autobiographique dans mes films. A Holywood, tout le monde place ses personnages dans des situations où ils sont menacés par des forces extérieures mais pour moi, la seule menace c'est votre propre perception du monde."Aux dernières nouvelles, le réalisateur avait perdu le financement de L'homme qui tua Don Quichotte, un film qu'il tente de mettre en scène depuis plus de quinze ans (voir Lost in la Mancha).
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- Terry Gilliam : "Ma vie se résume à courir après l'argent, pas à faire des films"
Terry Gilliam : "Ma vie se résume à courir après l'argent, pas à faire des films"
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