La Reine Margot de Patrice Chéreau avec Isabelle Adjani et Daniel Auteuil
Luc Roux – Collection Fondation Jérôme Saydoux-Pathé – Pathé Production – France 2 Cinéma – DA Films – RCS Produzione TV SPA – Nef Filmproduktion

Le plus gros succès de Patrice Chéreau est à l’honneur ce soir de « Place au cinéma » sur France 5, présenté par Dominique Besnehard

Un projet d’une ambition folle

La Reine Margot revient sur un épisode marquant de l’Histoire de France de la fin du 16ème siècle. Le mariage forcé de Marguerite de Valois, sœur du Roi de France Charles IX, catholique avec Henri De Navarre, protestant. Avec un but clair et précis : la réconciliation des Français déchirés par les guerres de religion… six jours avant le massacre de la Saint- Barthélémy. Cette histoire avait déjà été portée trois fois à l’écran, d’abord au temps du muet en 1910 par Camille de Morlhon et en 1914 par Henri Desfontaines avant que Jean Dréville ne s’en empare en 1954 avec Jeanne Moreau dans le rôle- titre. Mais aucun de ce film n’a eu le faste de la version de Patrice Chéreau. Cinq ans d’écriture, six mois de tournage et près de 20 millions d’euros de budget pour cette production Claude Berri qui, avait demandé au cinéaste de décaler son tournage, le temps qu’il puisse, lui, s’attaquer au Germinal d’Emile Zola. Des investissements récompensés puisqu’avec plus de 2 millions d’entrées, La Reine Margot fut le plus gros succès de toute la carrière de Patrice Chéreau.

Un film né de l’abandon… des Trois mousquetaires

C’est un tout autre film d’époque qu’envisage de tourner Patrice Chéreau à la fin des années 80 pour en faire son cinquième long métrage après La Chair de l’orchidée, Judith Therpauve, L’Homme blessé et Hôtel de France. Une adaptation des Trois mousquetaires avec des acteurs possédant l’âge des rôles, entre 18 et 20 ans. Il en parle, enthousiaste, à son amie Danièle Thompson avant de déchanter en apprenant que Jean Becker développe un projet similaire et a, en plus, de l’avance sur lui. Ce film ne verra jamais le jour mais Chéreau ne le sait évidemment pas quand il décide de jeter l’éponge et de partir à la recherche d’une autre idée. Et c’est Danièle Thompson qui lui parle de La Reine Margot d’Alexandre Dumas que Chéreau n’a alors pas lu. Son père, Gérard Oury, en déniche un exemplaire chez un libraire à Montmartre et Danièle Thompson l’offre à Chéreau. Ce dernier est alors en train de mettre en scène Hamlet en Avignon mais dévore le roman… et propose dans la foulée à Danièle Thompson de l’adapter avec lui. Une association inédite qui se renouvellera pour son film suivant, Ceux qui m’aiment prendront le train.

Daniel Auteuil préféré à Patrick Bruel

Qui dit gros budget, dit forcément grosse pression côté casting. Si le nom d’Isabelle Adjani s’est immédiatement imposé pour le rôle- titre (qui lui vaudra son quatrième César après ceux pour Possession, L’Eté meurtrier et Camille Claudel), Claude Berri souhaitait Patrick Bruel en Henri IV, certain qu’en pleine « Bruelmania » son nom déplacerait les foules. Un choix que n’approuve pas Chéreau. L’échec de Toutes peines confondues de Michel Deville avec Bruel en tête d’affiche sonnera le glas de cette idée. Berri laisse Chéreau libre de son choix. Ce sera Daniel Auteuil. 


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