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Assigné à résidence en Iran depuis la sortie de son film Un homme intègre présenté au Festival de Cannes en 2017, Mohammad Rasoulof vient d’être emprisonné.

Un an d’emprisonnement ferme et deux ans d’interdiction de sortie de territoire. Voilà la peine infligée au cinéaste iranien Mohammad Rasoulof. Un jugement qui vient accompagner son assignation à résidence depuis septembre 2017 pour la réalisation d’un film, Un homme intègre.

Un homme intègre est présenté au mois de mai 2017 dans la section Un Certain regard du Festival de Cannes où il obtient la plus importante récompense. Ce film raconte le calvaire d’un éleveur de poissons qui voit débarquer non loin de son exploitation une compagnie privée de traitement des eaux qui entend s’accaparer son terrain. Face à son refus, l’entreprise va tout faire pour le contraindre à partir. Un homme intègre décrit frontalement la forte corruption au sein de la société iranienne et a été vu pour cela comme une « propagande contre le régime »

Dans un communiqué du 24 juillet, ARP, le distributeur français de Mohammad Rasoulof, par la voix de sa représentante Michèle Halbertstadt, a ainsi réagi :

« Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof (…) a été privé de sa liberté de circuler et de travailler depuis septembre 2017. Son passeport lui a été confisqué. Il a depuis été soumis à de nombreux interrogatoires. Hier, mardi 23 juillet, il a été condamné à 1 an de prison ferme, suivi de 2 ans d’interdiction de sortie de territoire et d’interdiction de se livrer à la moindre activité sociale ou politique. Rasoulof est un artiste. Il est absurde de l’accuser de porter « atteinte à la sécurité » d’un Etat avec pour tout moyen une palette d’ombres et de lumières. Nous demandons instamment à ce que sa liberté lui soit rendue sans plus tarder afin qu’il puisse continuer à créer. »

La distributrice a lancé une pétition pour la libération du cinéaste de 46 ans. A signer ici.