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Nommé à l'Oscar du Meilleur film étranger, le cinéaste iranien était menacé d'interdiction du territoire américain.

La semaine dernière, la signature du décret du président Donald Trump qui restreint l'entrée du territoire américain menaçait -entre autres ressortissants de pays à majorité musulmane- le cinéaste iranien Asghar Farhadi, nommé à l'Oscar 2017 du Meilleur film étranger pour Le Client, l'empêchant potentiellement d'assister à la cérémonie. Farhadi, déjà vainqueur du trophée pour Une séparation en 2011, vient de réagir : à la suite de son actrice Taraneh Alidoosti, il a décidé purement et simplement de boycotter la cérémonie 2017 qui aura lieu le 26 février prochain, comme annoncé dans un communiqué diffusé auprès des agences de presse iraniennes (et transmis par l'AFP, dont nous citons la traduction). "Il semble maintenant que la possibilité même de ma présence (à la cérémonie" soit soumise à des "si" et des "mais" et ce n'est pas acceptable pour moi, même si l'on venait à faire exception pour mon voyage", écrit Farhadi.

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"Mon intention n'était pas de ne pas assister à la cérémonie ou de la boycotter pour montrer mes objections (aux politiques de Trump) car je sais que beaucoup de gens dans l'industrie américaine du cinéma et au sein de l'Académie des arts et sciences du cinéma sont opposés au fanatisme et à l'extrémisme qui règnent plus que jamais aujourd'hui", écrit Farhadi, qui a également dénoncé la "ligne dure" des fanatiques de tous bords, et critiqué la politique de Trump : "Durant des années, des deux côtés de l'océan, des groupes de gens adeptes d'une ligne dure ont essayé de présenter à leur peuple des images irréalistes et effrayantes des gens d'autres cultures afin que les différences deviennent des désaccords, les désaccords des inimitiés et les inimitiés des peurs. Instiller la peur de l'autre est un des moyens préférés pour justifier des comportements extrémistes et fanatiques par des gens étroits d'esprit".