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Cet été, la plupart des blockbusters qui ont cartonné sur nos écrans étaient proposés en 3D (sauf Super 8 et Cowboys et envahisseurs). Pourtant, un sondage prouve que les spectateurs français n’apprécient pas tellement cette technologie.Le sondage réalisé par le Film Français est sans appel, 73% des 11 867 personnes de 15 à 64 ans qui y ont participé jugent la 3D « sans intérêt ».Des lunettes trop lourdes et des billets trop chersLes spectateurs sondés entre le 15 juin et le 8 juillet dernier trouvent à 64% le port des lunettes actives « gênantes », contre 51% pour les lunettes passives. En fait, sur toutes les personnes interrogées, 40% portent des lunettes de vue et parmi eux, les deux tiers se disent gênés par le port des lunettes 3D par-dessus. Mais même les spectateurs qui ne portent pas de lunettes de vue trouvent celles en 3D peu confortables à 55%.Pourtant, ce n’est pas le port les lunettes qui ennuie le plus les spectateurs : le prix élevé d’un billet de cinéma pour un film en relief refroidit 83% des sondés, qui jugent la hausse du tarif « injustifiée ».Un autre problème surgit de ce sondage : 73% des sondés avouent qu’ils n’ont pas eu le choix de découvrir le dernier film qu’ils ont vu en relief ! Parmi ces spectateurs qui ont été amenés à le voir en 3D sans l’avoir prémédité, 80% précisent que s’ils avaient pu, ils auraient préféré le voir en 2D. Une réponse qui attaque directement la multiplication des sorties principalement en 3D. Certains cinémas ne proposent qu’une seule projection d’un film attendu, et ce en relief. Si dans certaines grandes villes, le spectateur a un vaste choix de salles et peut assez facilement changer de cinéma, d’autres ne se retrouvent qu’avec une projection en relief pour plusieurs villes. Une situation qui exaspère de plus en plus de spectateurs.De plus, avec cette situation, les chiffres se retrouvent en partie faussés. A la fin de l’été, les distributeurs vantaient le succès de films en 3D (Harry Potter 7, Pirates des Caraïbes 4 ou encore Transformers 3), mais une partie des spectateurs ont découvert ces films en relief  MALGRE EUX.La conversion 3D, non merciSi l’on détaille davantage les réponses, on remarque que ce sondage a été effectué avant la sortie d’Harry Potter 7 – partie 2 (véritable carton en relief, même en France) et que le dernier film vu en majorité par les sondés (30,8 %) était Pirates des Caraïbes 4.Seules 35% des personnes interrogées ont vu au cinéma un film qui a été converti en relief et non tourné directement en 3D. La faute à la mauvaise réputation de cette conversion, largement critiquée l’année dernière avec les sorties successives du Choc des titans et du Dernier maître de l’air.Quand on compare les notes données à la qualité du relief par les spectateurs sondés, 25% donne une note comprise entre 4 et 5/5 à un film TOURNE en 3D, contre 40% qui ne donnent qu’une note de 1/5 à un film converti.Par contre, concernant la technologie utilisée (active ou passive), les avis ne changent pas. 60% des personnes interrogées sont insatisfaites de la qualité. Un léger mécontentement de plus au sujet des lunettes actives qui, pour 61% des gens, offrent une image trop sombre (contre 49 pour les passives).Bientôt la fin de la 3D ?Pas si sûr. Le sondage tend à montrer que ce sont surtout les films convertis qui déplaisent le plus aux spectateurs. Cela explique la chute de 60% de fréquentation pour Destination finale 5 en relief cette semaine ou le démarrage pas terrible de Fright Night. Par contre, un film comme Tintin et le secret de la Licorne, qui allie technologie 3D et performance capture, a des chances de davantage plaire aux spectateurs, puisqu’il a été tourné en relief et pourrait offrir de nombreux effets 3D, comme les jaillissements d’objets vers le spectateur (car 66% des sondés affirment attendre plus d’effets à ce niveau –là).Difficile de savoir aujourd’hui si la 3D au cinéma sera vite passée de mode. Du point de vue des studios, elle rapporte. Du point de vue du spectateur, elle aurait dont tendance à lasser et serait jugée inutile. Mais une meilleure utilisation de cette technologie pourrait-elle réconcilier le public avec cette pratique ?