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On pense à Nobody knows, mais le crève-coeur est moindre car il ne suffit pas de filmer en gros plans deux petites filles coréennes avec leurs grands yeux innocents pour gagner la partie. Ici, le parti pris de mise en scène est respecté au point qu'on ne voit parfois pas ce qu'il se passe un mètre plus haut, du côté des adultes. Effet pervers : si on est de plain pied avec les petites, on éprouve aussi une certaine lassitude à vivre dans l'incompréhension du monde autour et, à force d'attendre en vain quelque chose qui n'arrive pas, on finit par se détacher du film.
Toutes les critiques de Treeless Mountain
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Les images de Kim So Yong semblent portées par un vent doux, un printemps au goût d'automne et qui vous serre le coeur.
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Aussi bruts que concis, le dépouillement des mises en situation et le refus de toute performance sauvent Treeless mountain des habituels passages obligés du genre. Les enfants ne semblent pas invités à jouer les attractions d'un sempiternel freak show pour jeunes prodiges de salon. Bien qu'impressionnant, le naturel des jeunes actrices ne schématise heureusement pas la démarche. Le style lorgne vers le documentaire pour mieux aboutir à une dilatation imaginaire de la durée, à force de contemplation d'un monde clos.
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Semé d’envolées burlesques et de pics émotionnels jamais appuyés, ce mélodrame vaut pour sa mise en scène équilibriste, sa photographie précise, ses clins d’œil à Cassavetes et à Mizoguchi.
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Sans aucun misérabilisme et avec le sens de l’économie de moyen, So Yong Kim parcourt ses souvenirs de jeunesse à hauteur de môme. Récit de son abandon et de celui de sa soeur dans l’ignorance par leur mère partie retrouver leur père, Treeless moutain permet à la jeune réalisatrice coréenne de dresser deux jolis portraits juvéniles de petites frangines pour qui la peur d’être abandonnée aurait dû, comme pour chaque enfant, rester au stade du fantasme irrationnel.
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Chronique pour partie autobiographique, Treeless Mountain évoque souvent Nobody knows, de Hirozaku Kore-Eda, sur l'enfance abandonnée, en plus calme et moins tragique, moins impressionnant aussi. Kim So-yong réussit toutefois son pari: rester au plus près des visages expressifs de ses petites interprètes. Et quand les répétitions du récit pourraient lasser, elle lui donne un second souffle en déplaçant l'action à la campagne. Dans la lumière de l'hiver, la cinéaste filme la naissance d'une complicité entre la vieille femme et ses petites-filles, et sa délicatesse émeut.
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So Yong Kim les filme avec énormément d'affection, en très gros plan, n'exigeant pas grand chose de ses petites actrices dont on ne peut souvent que deviner les émotions. Ce parti pris de réalisme donne une certaine solidité morale au film que l'on peut difficilement accuser de trafic de sentiments. Mais il se paie par une absence de tension dramatique, dont la manifestation la plus évidente est une fin abrupte, qui aurait pu intervenir un quart d'heure plus tôt ou plus tard.
A force d'être réduit à ses signes quotidiens – les corvées, les instants de jeu, les conversations anodines – le destin de Jin et Bin cesse d'être un enjeu pour le spectateur, sans pouvoir prétendre à la sympathie qu'aurait suscitée un documentaire.