Toutes les critiques de This is England

Les critiques de Première

  1. Première
    par Didier Roth-Bettoni

    On trouve bien sûr dans cette dérive en marge de la société des échos de Made in Britain, le génial téléfilm d'Alan Clarke qui, en 82, révéla Tim Roth dans un rôle de skin et qui était déjà une charge contre la politique thatchérienne. On y trouve des ressemblances manifestes avec les films de Loach et Leigh, dans sa manière de malaxer contexte politique et matière humaine. C'est ce qui frappe dans ce film généreux: sa manière de ne réduire aucun de ses personnages ni aucune de ses situations à des stéréotypes, son désir de laisser à chacun sa chance et sa volonté d'ouvrir les yeux aux spectateurs.

Les critiques de la Presse

  1. Le JDD
    par Alexis Campion

    Par la justesse de sa reconstitution historique, entrelaçant la grande histoire au quotidien d'un quartier lambda où les ados se cherchent des poux, This is England est déjà en soi un événement. Par la qualité de sa mise en scène, laissant place à l'incertitude de chacun et soulignant l'ambiguïté même du pays entre son ordre social quasi immuable et ses mouvements rebelles, il ravive aussi les univers de Stephen Frears et de Ken Loach.

  2. Elle
    par Michel Palmiéri

    Adoptant une forme qui découle du documentaire, This is England s'offre en archétype du jeune cinéma britannique, qui trouve son souffle et son énergie cinétique dans la réalité sociale. A travers des scènes fortes, remarquablement écrites et servies par des comédiens habités, Shane Meadows présente le portrait cru d'une Angleterre grisâtre, éternellement hantée par les fantasmes d'Orange mécanique, et construit un film puissant dont les images persisitent.

  3. Pariscope
    par Arno Gaillard

    Les « Dexy's Midnight Runners », Margaret Thatcher, la guerre des Malouines et un pays en souffrance, voilà ce que raconte cette œuvre forte. Bien sûr il y a la musique et le son anglais, mais aussi une approche presque documentaire d’un malaise, celui d’un prolétariat qui perd ses repères et parfois les troque contre le racisme. C’est un film coup de poing que réalise Shane Meadows, la violence, la misère, la bêtise et la haine y côtoient l’innocence d’un enfant meurtri par la mort d’un père soldat à la guerre, celle des Falklands. Un petit garçon perdu qui cherche un « re-père » et qui un jour renonce à un mauvais et très néfaste chemin. Ce film ressemble parfois aux vieilles pochettes vinyles d’autrefois, mais n’en est pas moins plein d’une véritable énergie et puissance politique. Du très beau cinéma « made in Great Britain ».

  4. Télérama
    par Blottière Mathilde

    En présentant leur violence comme une conséquence de leur détresse affective, il dédramatise sans convaincre. Mais cette carence passagère n'éclipse en rien la grande trouvaille du film : Thomas Turgoose, qui joue le petit Shaun. Le regard buté et la mine inquiète, ce gamin des rues révélé par un casting sauvage est terriblement anglais. Curieux mélange de dureté et d'innocence, il imprime à son personnage l'inquiétant déséquilibre des enfants qui ont grandi trop vite.

  5. Paris Match
    par Christine Haas

    Avec une psychologie pop un peu légère, le cinéaste dépeint les contradictions d'une culture adoptée par la classe ouvrière noire et blanche, regroupée autout du reggae. L'image est parfois romantique, mais en juxtaposant l'intime avec le politique et le social, on osant quelques parallèles implicites avec la Grande-Bretagne d'aujourd'hui, ce film coup de poing raconte aussi la grande Histoire.

  6. Télé 7 jours
    par Viviane PESCHEUX

    Drôle, émouvant, dur et généreux, ce film sur l'Angleterre des années Thatcher pourrait bien devenir culte. On le doit à un cinéaste méconnu en France. Plus pour longtemps.