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(...) tout n’est pas accompli dans cette histoire d’amour entre une jeune montagnarde kirghize mal mariée et un ancien marin kazakh. Il manque notamment le souffle épique et la détermination tragique d’un chef-d’oeuvre comme Kekexili – La Patrouille sauvage. Mais, avec son intrigue ancrée dans une réalité aussi bien politique (l’immigration, l’islamisme, la condition des femmes, la guerre) que géographique (les paysages d’Asie centrale sont splendides), ses étonnantes bouffées de violence et ses élans de lyrisme, l’émotion
pointe à plusieurs reprises.
Toutes les critiques de Tengri, le Bleu du ciel
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Immortalisant avec la même acuité l'étendue des paysages sous un ciel d'azur et les visages de protagonistes tourmentés, la cinéaste dépasse l'anecdotique pour faire découvrir l'existence quotidienne dans un monde méconnu des Occidentaux. En choisissant de s'appuyer sur une fiction classique, elle rend son récit accessible sans pour autant céder aux facilités du pittoresque. La tendresse qu'elle porte à ses personnage nimbe un film superbe et instructif sur lequel Tengri, divinité locale, doit certainement poser un regard bienveillant. Il devrait en être de même pour le spectateur qui oubliera bien vite longueurs et maladresses pour se laisser emporter dans un univers aussi profondément cruel que passionnément beau. On sort de la salle avec le cœur aussi satisfait que les yeux.
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Décidés à vivre leur passion interdite, les amants s'enfuient dans la steppe, poursuivis par les gros bras du village. Commence alors une formidable épopée à cheval aux allures de western moderne, dans des paysages d'une beauté à couper le souffle. La réalisatrice (qui collabora longtemps avec François Truffaut avant de s'engager pour le Tibet) a su donner à cette cavale amoureuse une dimension sociale et subtilement politique, dans un pays qui tente de se reconstruire sur les décombres de l'empire soviétique. On se laisse envoûter par la quête de liberté des deux héros, excellents interprètes, ce qui ne gâche rien.
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Fascinée depuis toujours par les grands espaces asiatiques, Marie-Jaoul de Poncheville (Molom, conte de Mongolie, 1995) continue d'explorer les us et coutumes de ceux qui y vivent. C'est fort intéressant, mais trop estampillé "film à message" (condition féminine déplorable, menace fondamentaliste) pour laisser l'émotion prendre ses aises.
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Bleus à l'âme et soif de liberté dans des paysages à la beauté rude et extrême, Tengri est un voyage à entreprendre.
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Dans les grandioses paysages montagneux du Kirghizstan, des yourtes, des troupeaux et des chevaux composent le décor d’un récit inscrit dans le cinéma du réel. Evoquant l’exil, la perte des traditions, la condition féminine, ses us et coutumes, Marie Jaoul de Poncheville nous montre la proximité d’une civilisation lointaine et l’actualité universelle de ses problèmes. Elle s’attache tout particulièrement à la condition féminine, aux femmes solidaires, impuissantes à décider de leur vie. Dernier bastion de la rébellion et de la liberté : l’amour qu’un couple à jamais déraciné tente de faire vivre.
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La pureté du ciel se dilue dans les déchets déversés par l’Occident et les restes peu glorieux de l’URSS. Dans cette contrée en naufrage, la réalisatrice fait souffler le vent de la rébellion. Mise en scène haletante qui flirte parfois avec le western et les films de grands maîtres russes, scénario habile, "Tengri, le bleu du ciel" est un film rare.
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Ce trekking au grand-angle, juste sous le ciel, entre alpages verdoyants et costumes colorés, ne vaut pas que pour son exotisme. Plongée au coeur du quotidien des montagnards kirghizes, de leurs difficultés d'aujourd'hui et de leurs coutumes d'hier, Tengri est un peu plus qu'un conte : un voyage attachant, une réflexion sur tous les peuples errants, illuminée par l'interprétation de la comédienne Albina Imachova, héroïne féministe et malicieuse.
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Les docufictions exotiques tournés par des Occidentaux à l’autre bout du monde sont souvent un peu trop hybrides (comme Loup de Nicolas Vanier situé en Sibérie), mais Tengri, tourné au fin fond de l’Asie centrale, au Kirghizistan, donne à voir des autochtones in situ comme peu de documentaires le permettent.
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Les enjeux du film sont simples et légitimes : raconter une belle histoire d'amour dans les magnifiques paysages kirghizes, évoquer la difficulté pour un homme à refaire sa vie dans un contexte social précaire, et à une femme de conquérir son autonomie.
Mais la réalisatrice adopte le point de vue de la bibliothèque rose. Que les personnages exaltent leur amour et crachent leur douleur sur fond de chants locaux peut être mis sur le compte d'une volonté de fidélité au style des romances de ces peuples nomades.