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Au-delà de ses décors de banlieue grisâtres, c'est par son ton cru et direct que le film saisit d'emblée.
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Si Saudade cherche une note à même de faire résonner une certaine tournure du monde contemporain, il la trouve dans ce présent hébété, rétréci de la ville de Kôfu, saturé encore d'énergies qui ne trouvent plus à se coordonner.
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Fallait-il vraiment près de trois heures pour dénoncer les dérives nationalistes et toxicomanes de la jeune génération japonaise face aux crises financières et identitaires ? Peut-être pas. Mais pour autant, le choix d’un récit fleuve, parfois inégal, permet au cinéaste d’éviter le piège du manichéisme de la fiction à thèse, d’étoffer ses personnages et surtout de les inclure dans un contexte sociétal dont la complexité est ici brillamment rendue.
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Un récit choral ambitieux où l'énergie n'oublie ni la légèreté, ni l'humour.
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Saudade un film profondément en prise sur son temps, et susceptible d'intéresser tous les publics. Ce qui lui appartient en propre est, par ailleurs, inestimable : c'est la grande douceur avec laquelle il procède pour établir la cruauté des rapports sociaux, la poésie urbaine qu'il met en oeuvre (lumières bitumeuses, flows envoûtants du rap nippon, funambulisme de la capoeira, hiératisme de la danse thaïe) pour peindre la beauté cosmopolite des damnés du monde contemporain.
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C’est certain : vous n’avez jamais vu le Japon de ‘Saudade’, cette fascinante fresque existentialiste.
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Portrait brut du Japon d’aujourd’hui, Saudade montre la difficulté d’exister de chacun hors du groupe d’individus auquel il appartient. Tomita pose sur son pays et ses personnages un regard à la fois détaché et empreint de poésie, original et frappant.
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Le portrait tentaculaire d’une jeunesse sacrifiée par la crise mais désireuse de revanche. Fiévreux et inventif, le cinéma japonais retrouve enfin du souffle.
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"Saudade" est une vue inédite du Japon contemporain, à l'échelle d'une ville moyenne subissant la crise de plein fouet.
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Après quelques courts métrages autoproduits, Katsuya Tomita, cinéaste indépendant et autodidacte, a fondé le collectif Kuzoku, qui lui a permis de financer Saudade. Sur un ton quasi documentaire, il y dresse le tableau d’une ville proche de Tokyo où les ouvriers japonais côtoient des immigrants thaïlandais, coréens ou brésiliens. Le soir, tous s’affrontent dans des clubs lors de joutes verbales hip-hop. Le film s’organiseen une suite de plans fixes qui passent d’un groupe à l’autre pendant près de trois heures. C’est un peu long.
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Cette fiction aux allures de documentaire montre, entre autres, que la recherche d'un bouc émissaire est universel quand la crise vous prive d'emploi et de moyen de gagner votre vie. (...) Mais ces 2h47, qui jouent sur la répétition des scènes et 'épuisement du spectateur, finissent par gagner ce combat ... aux dépens du film.
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Il faut donc saluer cette sortie française de Saudade comme une bouteille jetée dans une mer désormais irradiée.
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L'épure n'interdit pas une sorte de magie surréaliste, l'action, les gestes évoquant des manigances absurdes, survenant toujours dans le mauvais décor. C'est sans doute ce qu'il y a de plus appréciable dans "Saudade" : la tentative modeste d'inventer les formes d'un nouveau cinéma social.
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Le premier long-métrage de Katsuya Tomita n'est pas abouti. (...) il ne fait qu'accumuler une série de séquences, sans toujours grande nécessité dramaturgique.
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Que Tomita regarde la communauté brésilo-japonaise comme des étrangers vis-à-vis de lui-même n’est pas si grave, évidemment. Qu’il formalise ce regard dans son film, sous le couvert d’un acte d’équité, est plus gênant. Un dérapage dans une entreprise autrement très intéressante, pour laquelle, sans cela, on aurait pu adhérer sans réserves.