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Un film comme une bulle de champagne. Habitué à des ambiances plus dramatiques (Le Héros de la famille …), Thierry Klifa s’aventure ici sur les rivages de la fantaisie, dans les pas d’une drôle de tribu – la mère, ses deux fils et son petit- fils – arnaqueurs façon Pieds Nickelés dont le vol d’un tableau au cours d’un cambriolage interrompu par les forces de l’ordre va bouleverser le fragile équilibre, au fil de dommages collatéraux à répétition. Le récit joue en permanence avec les faux- semblants tant dans les rapports complexes qui unissent les membres de cette famille que chez la détective privée et son fidèle acolyte, lancés à leurs trousses. Tout le monde trompe son monde et inversement, au point que deviner qui dit la vérité et quand se révèle une mission totalement impossible. Klifa signe une œuvre sans cesse en mouvement et pour autant jamais artificiellement agitée, faisant régulièrement surgir sans qu’on s’y attende des moments de trouble et d’émotion entre deux éclats de rire. Et ses comédiens s’emparent avec une gourmandise contagieuse de cette si riche matière : Fanny Ardant en Ma Dalton à la langue de vipère, Mathieu Kassovitz qu’on n’a pas vu prendre autant son pied au cinéma depuis longtemps, Nicolas Duvauchelle méconnaissable au sens premier du terme, Laetitia Dosch virtuose qu’on croirait échappée d’un film de De Broca en tête. C’est fin, léger, joyeux et profond à la fois. A l’image de l’autre personnage central de ces Rois de la piste : la BO d’Alex Beaupain.