Le Goût De La Vie

Après la Ratatouille de Pixar et les tartes de Waitress, voici la caille aux truffes de Catherine Zeta-Jones ! Certes, la première demi-heure sent un peu le mélo cramé. Mais attendez que l'hyper charismatique Aaron Eckhart s'empare des fourneaux et remette le gaz. Le film opère alors progressivement un glissement de terrain heureux vers la comédie romantique. Résultat: un honnête un plat du jour qui se mange sans faim, de préférence avec deux cuillères.

S'il n'a pas tout à fait la saveur de l'original, ce remake à la sauce US du délicieux, Chère Martha d'outre-Rhin se déguste avec plaisir. Grâce à la belle alchimie de son casting étoilé.

L'original donnait au moins envie de se précipiter à table en sortant. Ici, la cuisine hollywoodienne, avec ses règlements d'hygiène sentimentale et esthétique, enlève tout arôme à l'intrigue et aux personnages. A une exception près, la jeune Abigail Breslin, connue jusqu'ici sous le sobriquet de Little Miss Sunshine. Le spectacle d'un enfant acteur capable de mobiliser toutes ses émotions (ici l'incrédulité et la colère face à la catastrophe qui la frappe, puis la lente reddition à l'appel de la vie) est toujours impressionnant. Lorsqu'il se déploie seul, face à l'absence d'engagement des partenaires, il est presque inquiétant.

Volontairement peu apprêtée à l'écran, Catherine Zeta-Jones trouve un rôle sur mesure qui lui permet de faire oublier sa beauté pour expérimenter toute une palette d'émotions dans ce mélo qui dérape en comédie romantique. Un scénario cousu de fil blanc, une bande-originale fédératrice, une morale convenue, ce film de saison, qui manque cruellement d'assaisonnement, se digère malgré tout grâce à l'enthousiasme des comédiens, même s'ils en font parfois des tonnes.