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Film de fin d’études très remarqué en Corée, La Frappe est construit comme un puzzle temporel qui distille par couches successives le malaise affectif d’un jeune apparemment brutal mais finalement vulnérable. Loin d’une esthétique clinquante qui l’aurait trop facilement assimilé à la nouvelle vague des thrillers locaux, ce sombre portrait sociétal détourne patiemment le genre du film de potes en montrant comment une bande d’amis peut fonctionner selon un mode agressif où le désir d’exister dans le regard des autres détruit tout ce qui l’entoure. Yoon Sung-hyun, qui déclare avoir été influencé par L’Attrape-Coeurs, de J.D. Salinger, échoue pourtant à faire émerger une émotion durable en raison de l’éclatement narratif qui annihile trop longtemps l’empathie pour ces personnages d’inadaptés. Reste une oeuvre prometteuse dont la sèche mélancolie parvient à échapper à un certain cynisme ambiant.
Toutes les critiques de La Frappe
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Premier long qui voit l’émergence d’un cinéaste talentueux en diable associant à une maîtrise formelle indéniable une histoire magnifiquement retors.
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"La Frappe", par son refus de la violence de genre comme du cliché mélodramatique, par la manière avec laquelle il dépasse la thèse sociale attendue et le thème de société, casse la routine d'un cinéma contemporain qui se complaît parfois dans la peinture de l'adolescence d'aujourd'hui.
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Un premier film au scénario-puzzle intelligent, et à la mise en scène impressionnante de maîtrise.
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Tout en circonvolutions, le film révèle un fort tempérament de cinéaste. De quoi guetter son prochain avec attention.
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"La Frappe" met en scène le manège des rapports de force entre des ados abandonnés à eux-mêmes et rongés par une solitude qui ne dit jamais son nom. Il va et vient entre passé et présent, et d’un personnage à l’autre, quitte à abandonner le point de vue du père en cours de route et à nous perdre – difficile pour de vulgaires spectateurs occidentaux de distinguer qui est qui parmi ces Asiatiques en uniformes scolaires. Tout en circonvolutions, le film révèle un fort tempérament de cinéaste. De quoi guetter son prochain avec attention.
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Tourné en caméra à l'épaule, ce film raconte avec finesse l'adolescence, cet âge où les bagarres et les vexations pour rire peuvent dégénérer et où la violence donne le change sur la fragilité intime.
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Adossé à un traitement déroutant, ce premier film de Yoon Sung-hyun donne, des jeunes Coréens, une image à fleur de peau.
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"La Frappe" reste un premier film prometteur dans son désir avide de filmer les êtres et dans sa façon abrupte de concevoir la fiction comme l’image d’un monde à reforger.
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"La Frappe" n’évite pas quelques écueils – narration éclatée faussement moderne, mise en scène caméra à l’épaule "trop" présente, personnage du père totalement zappé -, mais il a pour lui un point de vue assez inédit, qui suit non pas les victimes, mais l’apprenti-bourreau.
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Ce film évoquant, en creux, l’importance capitale du mouvement d’édification intérieure, a été sélectionné dans les festivals de Pusan, Hong Kong et Rotterdam. Sa maîtrise, remarquable pour un premier film, a notamment été soulignée par le cinéaste belge Luc Dardenne