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Francofonia n’est pas au Louvre ce que L’Arche russe fut à l’Ermitage. En 2002, Alexandre Sokourov avait rendu hommage au musée de Saint-Pétersbourg en un plan-séquence : il le parcourait d’un souffle pour lui donner vie. Dans les allées du Louvre, il semble s’éparpiller. Hésitant entre reconstitution, documentaire et mise en abyme, son projet aux contours incertains ne parvient à capter l’attention que par fulgurances. Dont un plan somptueux sur les doigts d’un homme caressant ceux d’une statue. Le film est ainsi résumé : Sokourov nous laisse effleurer ses images quand on voudrait les étreindre.
Toutes les critiques de Francofonia : le Louvre sous l'occupation
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Francofonia est bien plus, ou bien autre chose, qu'un film historique. Une déambulation émouvante dans le Louvre, d'hier et d'aujourd'hui. Et, au-delà, une réflexion, à la première personne (avec le cinéaste en voix off) sur la vulnérabilité de l'art et son importance dans nos vies.
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Avec cette œuvre poétique et artisanale, Sokourov met en relief et en lumière, mieux qu’avec une pesante fresque historique, ce qui relie les époques et les hommes, les pays et les sensibilités : l’art comme linguafranca de la civilisation occidentale.
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Avec Francofonia, nous avons la confirmation que le Français Bruno Delbonnel, le chef opérateur du film, est au nombre des meilleurs qui pratiquent son métier.
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Avec raideur, parodie de la solennité, Sokourov multiplie les artifices, sans craindre d’être obscur.
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Avec une virtuosité de compositeur prodige, Sokourov assemble des éléments visuels et sonores très hétérogènes, qu’il s’agisse de leurs sources, des matières d’images, de la nature des sons et des paroles, sons et paroles rendus visibles par l’inscription à même l’écran de la piste sonore, du recours explicite à des trucages, de l’apparition de figures historico-mythologiques comme Marianne ou Napoléon.
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On est ici dans un cinéma lettré mais également très sentencieux, qui assène des grandes vérités sur l’art et la culture, sans beaucoup de recul sur soi-même ou de remises en question.
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Hélàs, le film digresse sans cesse, au point de perdre le fil de son propos.
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La vision qu’y déploie cet illustre élève d’Andreï Tarkovski, du Louvre pendant la période de l’Occupation, est pour le moins contestable.
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(...) sa matière dépareillée, entre captations contemporaines et images d’archives, pâtit notamment de confrontations ratées, comme celle réunissant dans un même plan Marianne et Napoléon.
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On aime ou pas, mais impossible de rester indifférent.
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(...) loin du grand film escompté, Francofonia est surtout un objet plus ramassé dont l’auteur, et non l’art ou l’histoire, constitue le véritable cœur. Et si la forme a perdu en ampleur et en assurance, elle n’en demeure pas moins toujours singulière, la liberté du dispositif rachetant la naïveté de quelques séquences.
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Au final, les mises en perspectives sont bien trop compliquées. Ce qui fait que les pensées, et le sujet – la francophonie – se perdent.
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La réflexion humaniste sur l’art, c’est bien. Répondre à sa propre problématique, ça aurait été encore mieux. Dommage.
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L’histoire est intéressante mais encombrée d’artifices qui la rendent plus ennuyeuse que prévu.