Bienvenue à bord

Alors, la croisière s’amuse ? Pas vraiment. Comme si le rire pour le rire était devenu malpoli, Éric Lavaine (Incognito, Protéger & Servir) a voulu cette fois le délayer dans l’émotion, domaine dans lequel il se montre beaucoup plus maladroit. Une constatation d’autant plus flagrante que le personnage de Franck Dubosc est une déclinaison (en plus futé) de celui, autrement plus drôle, qu’il interprétait
dans Incognito. Et c’est justement ça le problème. De boulet, Rémy se transforme progressivement en Amélie Poulain qui dispense le bien partout autour de lui. Du coup, Éric Lavaine en oublie d’exploiter
le potentiel comique que lui offrait pourtant ce huis clos géant sur l’eau. Les acteurs ont beau être tous sur le pont, on débarque.

Si l'ensemble ne craint pas la facilité, la veine boulevardière est à la barre, Valérie Lemercier et Gérard Darmon forment avec Dubosc un réjouissant trio mariole. Et si bonne compagnie, la croisière amuse.

Personnages secondaires bâclés, gags tués dans l’œuf, répliques ternes, rythme indolent, acteurs à la dérive… Quelle déconvenue à bord !

En enfilant ses charentaises de plomb, ce film se noie tristement.

Ce huis clos en pleine mer s'avère d'une grande pauvreté : scénario paresseux, typologie archi-sommaire des personnages, jeux de mots qui tombent à l'eau, gags poussifs, rythme flottant, acteurs qui remplissent par devoir professionnel leur part du contrat.

Pauvre Valérie Lemercier, déclassée au rang de la doublette Dubosc / Darmon. Navet de l'année.

Une comédie nautique médiocre, qui peine à faire sourire malgré le sempiternel numéro de Franck Dubosc en candide couillon.