S’ils ne représentent qu’à peine 2 % de la population mondiale, les roux (vrais ou faux) sont de plus en plus visibles après avoir été longtemps stigmatisés. Explications par Télé 7 jours.
S’ils ne représentent qu’à peine 2 % de la population mondiale, les roux (vrais ou faux) sont de plus en plus visibles après avoir été longtemps stigmatisés. Explications par Télé 7 jours.Elles s’appellent Christina Hendricks et Audrey Fleurot. L’une est américaine et s’est fait connaître grâce à la série Mad Men, l’autre est française et s’est fait remarquer sur le petit écran dans Engrenages, Une Vie Française, et au cinéma dans Intouchables. Toutes les deux sont comédiennes et arborent une splendide chevelure fauve. La première est une fausse rousse (blonde en réalité), la seconde… Une vraie. "J’ai longtemps été le boudin, se souvient Audrey Fleurot dans Dans la peau d’une rousse* en évoquant son enfance et le début de son adolescence. D’être rousse au moment où l’on veut simplement être incolore, inodore, c’était juste une période hyper dure."Il y a quelques années, la couleur de leurs crinières n’était guère en odeur de sainteté aussi bien sur les écrans que sur les podiums de la mode. Depuis deux ou trois ans, tout semble avoir changé : "L’influence des séries télé y est pour beaucoup, explique Frank Provost, le coiffeur des stars. On pense évidemment à Christina Hendricks dans Mad Men mais, déjà, la popularité de Marcia Cross, la très typée Bree Van de Kamp dans la série Desperate Housewives, avait changé la donne. En Occident, dans notre imaginaire, la femme rousse, c’est la femme énigmatique, singulière. Elle représente à la fois le danger et l’ultime séduction." Il y a quelques mois, Premiere.fr consacrait d'ailleurs tout un dossier aux roux dans les séries TV. Selon les estimations, seulement 1 à 2 % de la population mondiale serait rousse. En France, ce taux tournerait autour de 5 % (entre 3 et 4 millions de Français), alors qu’il grimpe jusqu’à 10 % en Irlande, voire 13 % en Ecosse (record mondial). Mais, contrairement aux croyances populaires, cette couleur de cheveux n’est pas propre aux peuples d’origine celtique. Elle était même banale dans certaines tribus polynésiennes. Chez les Tokhariens, un peuple indo-européen ayant vécu dans l’Ouest de la Chine, des archéologues ont retrouvé des momies aux cheveux roux datant du IIème millénaire avant Jésus-Christ. Elle fut aussi fréquente parmi les populations juives ashkénazes, ce qui à l’époque de l’Inquisition espagnole au XVème siècle provoqua la création d’un stéréotype : toutes les personnes rousses étaient considérées comme juives.Minoritaires, les roux sont considérés au fil du temps en Occident comme une anomalie, symbole de sorcellerie ou de péché. Méprisés chez les Egyptiens qui associent la couleur fauve au dieu Seth, représenté par une queue fourchue et une tête de sanglier, les roux sont aussi montrés du doigt par l’Eglise au Moyen-Âge. Considérée comme une pécheresse dans la tradition catholique, Marie-Madeleine, une des dernières disciples de Jésus, est représentée le plus souvent avec des cheveux longs, dénoués et… roux. Si bien qu’en 1254, en France, une ordonnance du roi Saint-Louis fait obligation aux prostituées de se teindre les cheveux en roux, pour les distinguer des femmes respectables. Une marque d’infamie qui a fini par imprégner durablement notre culture. Mais les clichés sont faits pour être dépassés.Margarita Carmen Cansino, starlette brune inconnue, une fois teinte en rousse, a vu sa carrière à Hollywood décoller dans les années 40 jusqu’à devenir le symbole de la femme fatale (Gilda, La Dame de Shanghaï...). Plus récemment, les chanteuses Mylène Farmer, Beth Ditto (du groupe rock Gossip) et la nouvelle star du R’n’B, la métisse Rihanna, originaire de La Barbade, le roux est devenu un passage obligé pour marquer sa différence. Même Disney/Pixar s’y met. Merida, l’héroïne de Rebelle, le prochain dessin animé dont la sortie est prévue en France le 1er août prochain, affiche une splendide crinière tirant sur l’orange.* Dans la peau d’une rousse, Téva, samedi 21 à 20h40Frédérick Rapilly du magazine Télé 7 jours
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