Nom de naissance Diabaté
Genre Homme
Avis

Biographie

Symbole et précurseur d’une Afrique nouvelle et évolutive, Massa Makan Diabaté est un des instigateurs de l’enregistrement de la mémoire traditionnelle du Mali.Le jeune Massa Makan naît en 1938 à Kita, petit village des terres du Mali. Il est prédestiné, comme ses ancêtres, à perpétuer la tradition des griots en en devenant un. Ces hommes dont la sagesse traverse le temps, et dont la connaissance est grande, sont les bibliothèques de l’Afrique ancestrale par le biais de l’instruction orale. Petit, c’est un enfant sage et obéissant. Dès l’âge de sept ans, il commence réellement son éducation traditionnelle auprès de son père et surtout de son oncle Kélé Monson Diabaté. Ce dernier est considéré comme le grand maître griot de la région et ce sont les bases de son enseignement qui serviront à la construction de l’équilibre psychique du jeune Massa Makan. Arrivé au terme de la première partie de l’enseignement traditionnel, à l’âge de 21 ans, Massa Makan Diabaté valide haut la main cette étape de sa vie en récitant, comme à la coutume, la geste de Soundjata, épreuve obligatoire pour un apprenti griot, qui lui donne le droit par la suite d’aller parfaire son éducation sous l’autorité d’un second maître. Ce dernier néanmoins ne sera pas un griot, mais bel et bien l’école de la république française. Massa Makan constate alors qu'il se sent plus à l’aise à l’écrit qu’à l’oral. Cela explique son envie d’interrompre ses études traditionnelles au profit de l’école, où d’ailleurs il reste assidu et attentionné. Ainsi, il réussit son parcours scolaire et se dirige vers des études universitaires. Il étudie l’histoire et triomphe une seconde fois de cet apprentissage qui est naturellement en symbiose parfaite avec ses prédispositions.En 1970, il publie sa première œuvre intitulée Janjon et autres chants populaires du Mali, éditée à Paris, puis, toujours la même année, il publie Kala jata, éditée au Mali. Ces premiers textes sont la matérialisation d’une ambition longtemps latente de rendre intemporels les contes et épopées africains, au même titre que les œuvres littéraires de Molière ou Montesquieu. En effet, Massa Makan Diabaté manifeste la volonté de réécrire les textes oraux de sa tradition, afin que la mort d’un griot ne soit plus jamais l’équivalent de l’incendie d’une bibliothèque. Massa Makan Diabaté fut aussi l’auteur d’une pièce de théâtre intitulée Une si belle leçon de patience. Elle fut éditée en 1973, trois ans après ses deux premières œuvres. Puis, en 1975, paraît le fameux L’aigle et l’épervier ou le geste de Soundjata, le texte qui fut son épreuve de passage d’apprenti griot. En 1979, il produit Le Lieutenant de Kouta, et en 1980, Le coiffeur de Kouta et Comme une piqûre de guêpe. Il poursuit avec Le boucher de Kouta en 1982, L’assemblée des djinns en 1985 et Une hyène à jeun en 1988. La majorité de ses œuvres sont éditées en France ; Massa Makan Diabaté est tout au long de sa carrière obsédé par la sauvegarde de la culture de l’oralité par le biais de l’écriture.Le 27 janvier 1988, il décède à Bamako. Le grand maître griot Kélé Monson Diabaté tint ces propos : « Il n’est pas juste que le fruit vert tombe avant le fruit mûr ».