Le 1er janvier, BBC One a diffusé « The Empty Hearse », premier épisode de la troisième saison de Sherlock, très attendue depuis deux ans. Un come-back à la hauteur de la réputation des forces en présence. Review, attention aux spoilers.
Review, du premier épisode de la saison 3 de la série Sherlock, « The Empty Hearse », attention aux spoilers. On n'avait pas revu Sherlock Holmes depuis 2012 et la diffusion du final de la saison 2, « Les chutes de Reichenbach ». Benedict Cumberbatch et Martin Freeman étant occupés l'un comme l'autre par leurs nouvelles obligations cinématographiques, il aura fallu attendre deux (trop) longues années avant de voir la suite des aventures de Sherlock sur le petit écran. Deux ans que le détective se faisait désirer, surtout après le final équivoque de la saison précédente qui laissait pour mort son héros aux yeux d'une société qui l'avait mis en disgrâce. Mais mort, il ne l'a même jamais été, usant d'un énième tour de passe-passe.Comment le locataire du 221b Baker Street a-t-il trompé la mort ? La question est sur toutes les lèvres. Pendant quatre-vingt-dix minutes, Mark Gatiss et Steven Moffat vont prendre un malin plaisir à jouer avec les spectateurs, s'amusant des différentes théories sur le pourquoi du comment via le personnage d'Anderson (déjà convaincu du retour imminent de Sherlock dans l'épisode prequel diffusé le jour de Noël), manière subtile de déjouer les critiques et de mener leur barque comme ils l'entendent. Quatre-vingt-dix minutes plus tard, force est de constater qu'ils maîtrisent toujours aussi bien leur sujet.Deux ans après le « sacrifice » de Sherlock, seule alternative pour sauver les siens, Watson parvient tout juste à tourner la page et à aller de l'avant, et il le doit à une femme. C'est ainsi que les scénaristes introduisent le personnage de Mary Morstan (jouée par Amanda Abbington), bien connu des amateurs du canon holmésien. Librement adapté de « La maison vide », nouvelle publiée en 1903 par un Conan Doyle poussé par son public à ressusciter son héros après avoir vainement tenté de le faire disparaître, The Empty Hearse (Le corbillard vide) revient sur les raisons de son retour et questionne l'humanité du personnage. C'est une affaire de terrorisme au cœur du système politique anglais qui va propulser à nouveau le détective sur le devant de la scène. L'enquête est plus complexe qu’on ne le croit. C'est toute la force de la série et de ce nouvel épisode qui brouille les pistes et lance de nouvelles intrigues qui s'entremêlent pour donner plus de frisson à l'aventure. Les morceaux d'anthologie ne manquent pas, comme cette course contre la montre en moto ou lors des retrouvailles tragi-comiques du duo où Holmes, absolument pas conscient des dégâts causés par sa disparition, tente de faire son petit effet face à un Watson qui n'est pas du tout sur le même ton. Benedict Cumberbatch, hiératique, fait un come-back retentissant avec la théâtralité qui le caractérise en continuant de jouer avec brio toutes les nuances d'un personnage en perpétuelle évolution, confronté à des sentiments qu'il a du mal à appréhender. Le dispositif narratif et la mise en scène des déductions du héros font toujours mouche, la caméra de Jeremy Lovering, nouveau venu dans la série, conférant à l'épisode un style « bondien », proche du Skyfall de Sam Mendes. Une référence, parmi d'autres clins d’œil à la mythologie holmésienne qui ne manquent pas non plus. Pour une fois, Holmes ne parviendra pas à résoudre l'affaire qui l'occupe. Mais il a retrouvé sa place, son honneur, et il est désormais prêt à en découdre avec un nouvel ennemi plein de ressources...En France, la série Sherlock est diffusée sur France 4.
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