The Handmaid's Tale : les grandes questions soulevées par le début de la saison 2

Les deux premiers épisodes ont nagé dans l'effroi et le drame. Avant l'espoir ?

Nous voilà de retour à Gilead. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que le voyage n'a pas été joyeux. Les deux premiers épisodes de la saison 2 de The Handmaid's Tale, diffusés par Hulu et en France sur OCS, nous ont ramené dans une dictature plus violente et plus répressive que jamais. L'horreur et l'effroi ont rythmé ces deux premières heures, en attendant une petite lueur d'espoir... Attention spoilers !

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POURQUOI UNE SCÈNE D'OUVERTURE AUSSI CHOQUANTE ?

Les premières minutes de la reprise ont notamment été d'une violence inouïe. Dans l'enceinte du Fenway Park, le stade de baseball culte des Boston Red Sox, les Servantes ont ete alignées, accrochées au bout d'une corde, et pendues, pour de faux, dans un simulacre de lynchage collectif, destiné à leur passer l'envie de se rebeller à nouveau. 8 terribles minutes, indispensables pour le showrunner Bruce Miller : "C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons commencé là", explique-t-il dans le Hollwyood Reporter. "Quand vous lisez le livre (qui se termine là où se termine la saison 1), vous vous demandez ce qui se passe ensuite J'y ai clairement pensé pendant une trentaine d'années..."
Le producteur Warren Littlefield poursuit dans TVGuide : "Janine n'a pas été lapidée à mort, les servantes se sont unies et ont laissé tomber leurs pierres, donc vous savez qu'un régime comme Gilead doit répondre. Et ça nous informe dès le départ de là où nous allons." Au passage, il explique que l'idée d'utiliser le Fenway Park a été inspirée par les vrais "régimes fascistes, dans différentes parties du monde, qui utilisent des espaces publics - des stades de football, des lieux emblématiques - pour la torture et les meurtres de masse. C'est une forme d'affirmation. Alors avec Bruce Miller, on s'est dit : on est à Boston, faisons-le au Fenway. On a demandé à Tom Werner, un producteur de télévision bien connu qui est maintenant copropriétaire de la franchise des Red Sox. Et il a adoré l'idée. Je pense que cela donne un autre niveau de choc, de voir ce stade emblématique à l'écran à ce moment-là. Cela ajoute à l'horreur de ce qui se déroule dans cette scène."

TANTE LYDIA VA-T-ELLE PAYER ?

On a parfois eu de la sympathie pour elle, dans la saison 1. On se disait que finalement, elle ne voulait pas vraiment faire de mal aux filles. Mais ce début de saison 2, force est de constater qu'elle est vraiment horrible : "Le pire, c'est qu'Ann Dowd est vraiment la femme la plus chaleureuse et charmante du monde", commente le showrunner Bruce Miller dans Collider, qui prévient : "Il ne faut pas réduire Tante Lydia à quelque chose que vous pouvez comprendre. Ce qu'elle fait est une tâche désagréable qu'elle est tenue de faire, et elle n'est pas masochiste ou sadique. Elle n'est pas partisane particulièrement, mais elle veut s'assurer que ces filles survivent. Si cela signifie fermer les yeux et se taire, c'est ce qu'elle va faire. Elle fait de son mieux pour ces filles, qui sont ses filles. La façon dont Ann Dowd a rendu cela vivant est génial pour un auteur. À chaque instant, elle fait des choses horribles, au service des meilleures intentions."

QUE S'EST-IL PASSÉ DANS LES COLONIES ?

Comme on l'imaginait, Emily a été envoyée dans une sorte de camp de concentration apocalyptique. La chaîne femme creuse et casse du caillou toute la journée, dans un environnement empoisonné. Qu'on comprend radioactif. On suppose alors qu'un incident nucléaire a eu lieu, quelque part sur Terre. Mais où ? Aux Etats-Unis ? Et pourquoi creusent-elle ainsi le sol ? Les prisonnières ont-elles pour mission de récolter quelque chose en particulier ? Ou est-ce une simple punition de bagnard ? 

QUI A ORCHESTRÉ L'ATTAQUE TERRORISTE DE WASHINGTON ?

Le premier épisode de cette saison 2 est marqué par un attentat sanglant, au congrès américain. Des hommes armés sont entrés dans le Capitole et ont massacré les élus. Puis, ils ont fait exploser la Maison Blanche. Est-ce une attaque venue de l'extérieur, qui n'a fait que renforcer la peur, la xénophobie et l’extrémisme des citoyens américains, les conduisant à voter pour Gilead ? Ou faut-il comprendre que les commandants de Gilead ont fomenté un coup d'Etat barbare, au sein des institutions, pour prendre le pouvoir par la force ?

NICK EST-IL VRAIMENT FIABLE ?

Le jeune homme, seul rayon de lumière d'Offred, dans la saison 1, a de nouveau aidé June à s'évader, au début de la saison 2. Il semble bel et bien de son côté. Pour elle, pour leur bébé. Mais on n'imagine pas une seconde le couple s'enfuir et refonder ensemble une petite famille à l'étranger. Que se passera-t-il quand le bébé sera né ? Quand le mari de June reviendra dans l'équation et qu'elle repartira inévitablement dans ses bras ? Nick sera-t-il alors toujours aussi chevaleresque ?

JUNE VA-T-ELLE ENFIN VOIR LA LUMIÈRE AU BOUT DU TUNNEL ?

De souffrance en effroi, de drames en cauchemars, la jeune héroïne de The Handmaid's Tale est passée par toutes les horreurs possibles, dans ces deux premiers épisodes. Peut-on seulement espérer qu'elle réussisse un jour à passer la frontière et rejoindre le Canada, comme sa copine Moira a réussi à le faire à la fin de la saison 1 ? Et va-t-on enfin voir la population se réveiller, refuser l'oppression, la barbarie, le totalitarisme ? A quand la révolution à Gilead ?

EST-CE QUE CE SERA AUSSI BIEN QUE LA SAISON 1 ?

"Je pense que le plus grand obstacle à la saison 2, c'est la saison 1". Bruce Miller est bien conscient du risque de faire une suite, à son adaptation acclamée du livre de Margaret Atwood. "On se dit : «Oh, mon dieu, on va tout gâcher ». Il y a toute cette pression et on se demande sans cesse comment écrire une série qui mériterait de gagner un Emmy.... Ce sont toutes ces choses, qu'il vaut essayer d'oublier." Car les 10 premiers épisodes de The Handmaid's Tale ont été une claque phénoménale, pour le monde entier. Un petit chef d'oeuvre, qu'il sera difficile d'égaler, en partant d'une feuille blanche (puisque le livre d'Atwood n'a pas de suite en librairie). Pour autant, ces deux premiers épisodes ont quelque chose de rassurant. La série réussit encore à nous choquer, à nous bluffer, à nous faire pleurer. C'est forcément bon signe !