Chernobyl
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La presse de Poutine parle de "honte" et de "caricature". Du coup, le drame de Tchernobyl aura droit à une nouvelle adaptation, par les Russes eux-mêmes.

Nos voisins de l'est ont un peu de mal à digérer le succès planétaire rencontré par Chernobyl. Série la mieux notée de l'histoire de IMDB (devant Breaking Bad), le drama historique en 5 épisodes a été un phénomène soudain, mais la Russie accepte visiblement assez mal que "leur" histoire ait été racontée ainsi par les Américains.

"C'est une source de honte pour les médias pro-Kremlin", explique le journal anglophone indépendant, The Moscow Times. "Surtout que la série est devenue une sorte de sensation nationale en Russie. Ainsi, les médias pro-Kremlin ont lancé une mini-croisade contre elle." Le journaliste explique que ses confrères russophones du Komsomolskaya Pravda (KP), le journal le plus populaire de Russie, ont fait part de leurs doutes, quant aux motivations du show. Il aurait en effet été pensé pour jeter le discrédit sur la technologie nucléaire du pays et le centre atomique d’Etat Rosatom.

Argumenty i Fakty, un journal populaire parmi les personnes âgées, qualifie de son côté Chernobyl de "caricature et non de vérité". Sur le même air, un éditorialiste de Rossia 24 se gausse : "Il ne manque que les ours et les accordéons !"

Le lien improbable entre Chernobyl et... Les Simpson !

Ceci étant dit, selon le Moscow Times, la Russie serait surtout vexée de ne pas avoir raconté elle-même sa vision du drame. Et comme il n'est jamais trop tard, la chaîne NTV a décidé de produire sa propre série, rapporte l'Express. Elle va produire une nouvelle adaptation de la catastrophe, qui racontera un point de vue bien différent, puisque la série devrait souligner le rôle (supposé) de la CIA dans ce qui aurait été, selon eux, un sabotage des Américains, en pleine Guerre Froide...

Le réalisateur Alexei Muradov, qui s'est vu confier le projet, clame d'ailleurs : "Une théorie assure que des Américains avaient infiltré la centrale nucléaire de Tchernobyl et plusieurs historiens ne nient pas que le jour de l'explosion, un agent des services d'espionnage ennemis était présent dans la centrale..."