A l'occasion du 15ème Festival de la fiction de la Rochelle, Alexandre Astier, président de cette édition, rend hommage à la série Les Soprano et son interprète principal James Gandolfini, décédé le 19 juin dernier.
Du 11 au 15 septembre se déroule à la Rochelle la quinzième édition du Festival de la fiction et cette année c'est Alexandre Astier, papa de Kaamelott qui en est président. L'occasion pour lui de revenir sur l'une des plus grandes séries de ces 15 dernières années et son anti-héros aimé de tous : Les Soprano et son interprète principal, James Gandolfini.Dans ce texte, publié par le journal Libération, Astier leur rend hommage à sa manière "Il est décédé à l'âge de 50 ans... C'est souvent le lot des hommes tourmentés et inquiets. On imagine sans difficulté - comment ne pas l'évoquer - la blessure amère qu'à dû lui infliger l'échec de The Sopranos. Pour un italien du New-Jersey comme lui, le désintérêt du public pour l'oeuvre si personnelle de David Chase, une série qui s'est attachée à mettre en scène la pègre italo-américaine avec tant (trop?) d'authenticité, a sans aucun doute été un coup dur".Une posture volontairement ironique de la part du réalisateur et scénariste qui appuie le parti-pris audacieux, à l'époque, de David Chase d'avoir mis en scène un anti-héros détestable dans une série qui aurait pu ne pas connaître le succès à cause de ce choix. Mais ce ne fut pas le cas tant Les Soprano a conquis le public et la critique pendant ses six années d'existence. Il est alors évident de se dire que nous n'avons aucunement besoin de nous identifier au protagoniste d'une fiction pour arriver à l'apprécier, voire à l'idolâtrer. Alexandre Astier nous l'explique plein de dérision, en égratignant par la même occasion la fiction française "Qu'a-t-il fabriqué ce David Chase ? Que lui a-t-il pris ? Qu'a-t-il bien pu lui passer par la tête pour nous pondre un machin si évidemment perdu d'avance ? (...) On les connaît depuis longtemps les caractéristiques d'un protagoniste fonctionnel... L'identification au héros, pardon ! Le sujet est cerné ! Un héros fédérateur, qui partage avec le spectateur un cadre de vie cousin du sien et des conflits communs eu plus grand nombre (...) Tony Soprano, violent, sexiste, adultère, injuste, mauvais fils, raciste, misogyne tricheur, escroc, menteur, manipulateur ! Et que dire de son apparence ? C'est à ça qu'on demande au consommateur de s'identifier ?".Il conclut enfin en revenant sur cette histoire de voleur de montre (celle de James Gandolfini) évoquée au début "que Dieu fasse que celui qui porte aujourd'hui au poignet la montre de James en prenne le plus grand soin : cette montre prouve qu'on peut aimer du plus profond de son âme, avec ou sans écran, le personnage le moins aimable qui se puisse concevoir, à la seul et unique condition qu'il nous rendît témoins de sa lutte".Découvrez le texte entier :
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