Isabelle Adjani
ABACA PRESS

L’actrice a interpellé le président de la République dans une lettre ouverte, lue sur France Inter.

Alors qu’Emmanuel Macron s’entretient, ce mercredi, avec des artistes de différents domaines pour les premières orientations d’un "plan pour la culture" en pleine crise de Covid-19, Isabelle Adjani espère voir les choses bouger. Hier sur France Inter, Augustin Trapenard a lu une lettre ouverte rédigée par l’actrice et adressée au président de la République. "Monsieur le Président, il est temps de déclarer l'état d'urgence culturel, commence-t-elle. Une urgence sans condition, une urgence sans restriction, une urgence où la liberté de créer ne sera pas remise en question parce que la culture est incompatible avec la distanciation sociale, parce que l’art est un état où la liberté est une nécessité, l’art est un état où la liberté fait loi."

L’actrice, récompensée par cinq César au cours de sa carrière et signataire de la tribune intitulée "La culture oubliée" publiée dans les colonnes du Monde, poursuit : "Nous savons, vous savez, que nous, vulnérables mais indestructibles artisans de la culture, sommes un gage majeur de démocratie dans un pays, que notre existence sécrète un antidote puissant à tout ce qui peut être liberticide, et que le courage de vous dire que la reprise autour du cinéma, du théâtre, de la danse, de la musique, des musées, doit être pour demain, et pas pour après-demain, nous l’avons."

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"La création, nous la voulons vivante pour que les gens restent vivants : elle ne peut rester otage de solutions à court terme, comme sur les réseaux sociaux, quelles que soient les ressources dévouées de ceux d’entre nous qui tentent de lutter contre son asphyxie", ajoute-t-elle. 

Isabelle Adjani poursuit et insiste sur le fait que le gouvernement devra venir en aide aux professionnels les plus précaires du secteur de la culture : "Oui, il va falloir prolonger les droits des intermittents du spectacle ; oui, il va falloir ouvrir de nouveaux droits pour les contrats courts ne bénéficiant pas du régime de l’intermittence ; oui, il va falloir empêcher la fermeture définitive des espaces culturels (quelles que soient leur taille et leur vocation) ; oui, il va falloir exonérer de charges celles et ceux qui dépendent des URSSAF des artistes et des auteurs… Oui, Monsieur le Président, nous vous attendons à la hauteur de la fierté avec laquelle vous brandissez, comme tous les autres présidents de la Ve République avant vous, la culture française comme le plus bel étendard de notre pays."

"L’état d’urgence culturel : c’est défendre un patrimoine vivant qui appartient à tout le monde en France. Aidez-nous à sauver ce bien démocratique commun et inestimable qu'est notre culture.", conclut-elle enfin.

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