Les Rita Mitsouko dans Soigne ta droite de Jean Luc Godard
Gaumont/ JLG Films

De Nuit d’ivresse – que diffuse France 2 cette après- midi – à Ceux qui m’aiment prendront le train, retour sur 5 films qu’ont accompagné les tubes du mythique duo Ringer- Chichin.

"Nuit d'ivresse" dans Nuit d'ivresse de Bernard Nauer (1986)

Catherine Ringer et Josiane Balasko sont amies d’enfance et se connaissent depuis l’âge de 15 ans. Alors quand la comédienne adapte – et joue – au cinéma avec Thierry Lhermitte la pièce Nuit d’ivresse, qu’elle a co- écrit avec Michel Blanc un an plus tôt, elle fait logiquement appel pour son générique au titre éponyme des Rita Mitsouko, issu de leur deuxième album The No Comprendo. C’est la première des nombreuses chansons de ce 33 Tours du duo Fred Chichin- Catherine Ringer qui auront les honneurs du grand écran. On entendra  par la suite Tonite dans Les Voleurs d’André Téchiné, Someone to love dans Kung Fu Master d’Agnès Varda, C’est comme ça dans La Vie est un long fleuve tranquille d’Etienne Chatiliez et Le Cousin d’Alain Corneau. Ou encore Andy dans Ma saison préférée d’André Téchiné et dans …Comme elle respire de Pierre Salvadori. Andy qui est aussi le prénom choisi par Marilou Berry… pour son fils. L’amitié traverse les générations...


"C'est comme ça" dans Soigne ta droite de Jean- Luc Godard (1987)

En 1968, Godard avait filmé les Rolling Stones dans son documentaire expérimental One + One. En 1985, il avait dirigé Johnny Hallyday dans Détective, présenté en compétition à Cannes. Deux ans plus tard, d'autres chanteurs vont venir traverser son cinéma. Le voilà en effet qui adapte (très) librement L’Idiot de Dostoïevski dans ce projet hybride mêlant fiction et documentaire. Un projet de longue haleine puisqu’il en a eu l’idée dès 1983 en découvrant le one man show caustique et poignant de Jacques Villeret, qui se retrouve à l’affiche de ce film au casting très choral. Et épaté par l’invention visuelle du clip de leur chanson Marcia Baïla (signé Philippe Gautier), Godard se rapproche des Rita Mitsouko et leur demande de venir filmer avec la chef opératrice Caroline Champetier la préparation en studio et à leur domicile de leur album The No Comprendo. Ce work- in- progress constituera la partie documentaire de cette œuvre singulière qui divise la critique mais reçoit le Prix Louis Delluc, ex- aequo avec Au revoir les enfants. Et on y découvre évidemment le titre le plus populaire de cet album, C’est comme ça, dont le clip signé Jean- Baptiste Mondino sera récompensé aux Victoires de la Musique.


"Singing in the shower" dans Black rain de Ridley Scott (1989)

En 1988, Les Rita Mitsouko sortent leur troisième album, Marc et Robert. Le plus grand tube de ce disque produit comme The No Comprendo par Tony Visconti, le collaborateur historique de David Bowie, sera Singing in the shower. Un duo avec le groupe Sparks dans l’optique d’éveiller la curiosité d’un public anglo- saxon. Et ça marche ! Ridley Scott l’intègre dans les chansons qui accompagnent le score d’Hans Zimmer (la première collaboration entre les deux hommes) et ce en bonne compagnie, entre Iggy Pop (Livin’ on the edge of the night), UB 40 (The Way you do the things you do) et Ryuichi Sakamoto (Laserman).

 


"Les Amants" dans Les Amants du Pont Neuf de Leos Carax (1991)

Cette chanson est une commande. Mais pas n’importe quelle commande. Puisque c’est Leos Carax en personne qui demande aux Rita Mitsouko une chanson inédite pour son projet pharaonique et à rebondissements Les Amants du Pont Neuf réunissant Juliette Binoche et Denis Lavant. Catherine Ringer et Fred Chichin s’exécutent et l’inclueront, deux ans plus tard, dans les 14 titres de leur album Système D, au côté notamment d’Y’a d’la haine. Et ils en confieront de nouveau le clip au fidèle Jean- Baptiste Mondino.


"Dont' forget the nite" dans Ceux qui m'aiment prendront le train (1998)

Patrice Chéreau aimait la musique. Et les chansons de la BO de ce film choral qui a eu les honneurs d’une sélection cannoise en compétition, en apporte la plus flamboyante des preuves. Björk (All is full of love) y côtoie Portishead (Western eyes), Cake (leur reprise d’I will survive), James Brown (That’s life), Charles Aznavour (Nuestra juventud), Jeff Buckley (Last goodbye), Les Doors (Break on through (To the other side)), Nina Simone (Keeper of the flame)… et donc les Rita Mitsouko avec ce Don’t forget the nite qui figurait dans leur premier album éponyme paru en 1984, celui de leur premier tube Marcia Baïla.